31812 : Le Travail Maçonnique. Le Travail Maçonnique. JahvĂ© Dieu planta un jardin en Eden. Du cotĂ© de l’Orient. Il y plaça l’homme et la femme. Fit germer toutes sortes d’arbres. Et l’arbre de la vie au milieu du jardin. Puis l’arbre de la connaissance du bien et du Mal. Diriez-vous que la culture travaille Ă  nous rendre plus humain ? Sophie Audigou Philosophie Devoir personnel sur Sigmund Freud 1 Questions 1 . La thĂšse du texte D’aprĂšs Slgmund Freud, l’agressivitĂ© chez un homme est un pouvoir innĂ©, normal et naturel hostilite primaire h, satisfaire son besoins d’agression n. L’agressivitĂ© de Phornme, la conduite de l’homme sera jug Les Ă©tapes de son a m L’idĂ©e principale dup mier ce qu’il aime dĂ©fen d’amour L’homme tl_lelleS. ue l’homme protĂšge cƓur assoiffĂ©e s. Quand il a conquĂ©rir une personne en l’occurrence une femme, il est prĂȘt Ă  dĂ©fendre, pour garder ses trouvailles et se faire respecter des utres. Le deuxiĂšme paragraphe est l’expĂ©rience des hommes tirĂ©s de l’histoire soit collective ou individuelle. L’enseignement de la vie et de l’histoire qui nous prĂ©sentent le cĂŽtĂ© mal des hommes exploitation, le viol, vol, Tortures, meurtres. Le troisiĂšme paragraphe est en rapport Ă  la sociĂ©tĂ© civiliser n’est pas de prĂ©sent dans ce texte. ? La civilisation en tant d’efforts » se forcer Ă  ĂȘtre normale est difficile. Elle est provisoire, lorsqu’elle tente de canaliser les rapports entre les hommes, les pulsions L’homme n’est point cet ĂȘtre dĂ©bonnaire, au cƓur assoiffĂ© amour, dont on dit qu’il se dĂ©fend quand on Pattaque » DĂ©bonnaire signifie une personne bienveillante, jusqu’à la faiblesse. Donc ici l’homme est loin d’ĂȘtre dĂ©bonnaire il est plutĂŽt malveillant, jusqu’à Ă  ĂȘtre agressif pour amoureux de la femme. Il a besoins de combler ses pulsions sexuelles. Donc Il serait prĂȘt Ă  se battre si un autre homme si il voudrait conquĂ©rir la mĂȘme femme. L’intĂ©rĂȘt du travail solidaire ne suffirait pas Ă  la maintenir » L’homme a besoins d’aide pour survire, car c’est impossible que une seul personne est rĂ©ponse Ă  tous les questions sans avoir u une aide. C’est pour cela homme doit s’aidĂ© d’autres hommes pour acquiĂšres de nouvelles connaissances. Par exemple pour parler une langue il faut que une autre personne lui enseigne cette langue. Sinon il sera incompris de tous. ? De la mobilisation de mĂ©thodes incitant les hommes Ă  des identifications et Ă  des relations amour inhibĂ©es quand au but, de lĂ  cette restriction de la vie sexuelle, de lĂ  aussi cet idĂ©al imposĂ©e d’aimer son prochain comme sois mĂȘme » Il serait injuste de reprocher Ă  la civilisation de vouloir exclure d’activitĂ© humaine la lutte et la concurrence » La vie serait monotone sans activitĂ© humaine on ne pourrait pas crĂ©e, trouvĂ©e amĂ©liorĂ© des choses du quotidiens. De mĂȘme pour lutter et la concurrence, les prix PAG » OF d trouvĂ©e amĂ©liorĂ© des choses du quotidiens. De mĂȘme pour lutter et la concurrence, les prix des biens seront Ă©levĂ© car il y a un accord avec chaque enseigne. Introduction La culture a plusieurs sens soit cultiver le sol ou une plante, ou bien des connaissances acquises ou croitre des micro-organismes gĂ©nĂ©tiques ou culturelle, artistique
 ici nous allons aborder a question Diriez-vous que la culture travaille Ă  nous rendre plus umain ? Dans un premier temps, la culture travaille nous rend plus humain, dans un second temps peut nous rendre inhumain l. La culture travaille nous rend plus humain Oui, la culture travaille peut nous rendre plus humain, tous d’abord la diffĂ©rence entre l’homme et l’animal. Des diffĂ©rences gestes du quotidiens son innĂ©e chez l’homme. Il sait ce qu’il doit effectuer au travail. Alors que les animaux, il rĂ©pĂšte les mĂȘme choses chaque jour. Ils ne pourront pas ĂȘtre Ă©duquĂ©s pour fournir un travail identique au notre. Le principal but de l’animal est de ombler leur besoins primaires. Elle renforce notre humanitĂ© . Ensemble des ĂȘtres humains, considĂ©rĂ© parfois comme un ĂȘtre collectif ou une entitĂ© morale. La culture a un don de nous rassemblĂ© entre homme. Elle permet d’apaiser les instincts de violence chez l’homme. Cela permet de vivre dans une sociĂ©tĂ© seine sans de clan de guerre ou de ne pas avoir reçu d’éducation. Elle nous rend plus huma seine sans de clan de guerre ou de ne pas avoir reçu d’éducation. Elle nous rend plus humain. En exemple, l’enfant sauvage est solitaire car il a grandi sans culture. Il vit Ă  Ă©tat sauvage comme un animal. Il ne possĂšde pas l’intelligence d’un homme avec une culture, des connaissances dans une langue, ĂȘtre ouvert aux autres
 la culture travaille peut aussi rendre inhumain La culture travaille peut rendre inhumain quand on a un postes gradĂ©e et dont donne les directives, les subordonnĂ©e ne sont pas d’accord avec leur chef ils peuvent montrer leur mĂ©contentement par des grĂšves des confits sociaux. Revenir a Ă©tat naturelle de homme donc la guerre de religion st BarthĂ©lĂ©my conflits sociaux des dĂ©chirements militaires et civils e la noblesse française entre catholiques et protestants. La culture n’était pas forcĂ©ment synonyme d’humanitĂ© les doctrines nazi Ă©taient trĂšs cultivĂ©s Conclusion Freud, qui avait Ă©tĂ© frappĂ© par le dĂ©chainement de violence qui s’est produit, au niveau mondial, pendant la guerre de 14-18, nous a amenĂ© Ă  nous interroger Ă  notre tour sur l’origine de l’agressivitĂ© humaine et de ses multiples manifestations, individuelles ou collectives. En dĂ©finitive, nous pensons que la culture travaille peut ĂȘtre humaine et inhumaine sous un autre sens Ledocument : "Le progrĂšs technique nous rend-il plus humains ?" compte 1228 mots.Pour le tĂ©lĂ©charger en entier, envoyez-nous l’un de vos travaux scolaires grĂące Ă  notre systĂšme gratuit d’échange de ressources numĂ©riques ou achetez-le pour la somme symbolique d’un euro.
Par PubliĂ© le 23/05/2014 Ă  0924 Depuis son premier concert Ă  treize ans et son premier disque Ă  quinze ans avec Karajan, elle n'a jamais arrĂȘtĂ©. Mais la plus cĂ©lĂšbre violoniste au monde sait prendre le temps d'ĂȘtre une humaniste attachĂ©e au prĂ©sent et Ɠuvrant pour l'avenir. Berlin, aĂ©roport de Tegel, 8 septembre 2011, 20 h 40. Le vol AF 2534 vient d’arriver avec quinze minutes de retard. Message sur mon portable de l’attachĂ©e de presse de Deutsche Grammophon qui s’inquiĂšte. D’abord prĂ©vu le lendemain Ă  9 h du matin, le rendez-vous a Ă©tĂ© avancĂ© au jour mĂȘme Ă  21 h, soit trente-cinq minutes Ă  peine aprĂšs mon arrivĂ©e prĂ©vue. Anne-Sophie Mutter m’attend dans une suite de l’hĂŽtel Adlon, le plus chic de Berlin. Une pluie fine tombe. Le taxi arrive devant l’hĂŽtel Ă  21 h 17. L’attachĂ©e de presse m’attend Ă  la rĂ©ception et me conduit avec empressement au sixiĂšme Ă©tage. Belle comme le jour, Anne-Sophie Mutter ouvre la porte avec naturel et bonne humeur. J’installe pĂ©niblement mon matĂ©riel sans qu’elle manifeste aucune impatience. Oui, elle comprend le français mais prĂ©fĂšre s’exprimer en anglais. Jamais Ă  aucun moment elle ne me fera rĂ©pĂ©ter un mot. Je n’ose lui offrir une boĂźte de chocolats "Maxim’s", achetĂ©e pour elle Ă  l’aĂ©roport, Ă  cause d’une subite timiditĂ©. À la fin de l’entretien, elle me proposera de repartir avec une bouteille de champagne MoĂ«t & Chandon bien frappĂ©, geste Ă©lĂ©gant de la direction de l’hĂŽtel, mais qu’elle ne compte pas boire. Enhardi par sa gĂ©nĂ©rositĂ©, je brandis mes chocolats. Dans un français parfait, elle me dit "Me les auriez-vous offerts si je ne vous avais pas donnĂ© le champagne ? C’est intĂ©ressant !" Et elle Ă©clate de rire devant ma mine y a beaucoup de trĂšs bons violonistes de par le monde. Et puis deux extraterrestres Gidon Kremer et vous. Qu’en pensez-vous ?Concernant Gidon, c’est vrai. Il a une vision claire du rĂ©pertoire, du rĂŽle du musicien, et c’est tout Ă  fait un extraterrestre. Je ne suis pas sĂ»re de mĂ©riter ce jouez tous les deux beaucoup de musique contemporaine, en plus du grand rĂ©pertoire. Il serait faux et insultant de dire que les autres violonistes jouent tous de la mĂȘme maniĂšre, mais la plupart, consciemment ou non, font attention Ă  ne pas dĂ©plaire aux critiques, aux musicologues, au public. Gidon Kremer et vous, il semble que vous en moquiez complĂštement, et que ce serait mĂȘme un frein au dĂ©veloppement de votre crois qu’il est trĂšs important d’ĂȘtre conscient de la responsabilitĂ© que nous avons en tant qu’artistes. ResponsabilitĂ© vis-Ă -vis du public, des compositeurs et dans la vie. Le rĂŽle d’un musicien est d’élargir son rĂ©pertoire, de creuser un chemin pour les gĂ©nĂ©rations futures, d’aider les compositeurs et les jeunes musiciens. Il s’agit aussi d’éduquer le public, de le rendre familier, Ă  l’aise avec des langages apparemment Ă©tranges ou Ă©trangers. L’artiste a aussi le devoir de s’engager socialement, pas politiquement, mais socialement, pour aider l’humanitĂ©, dans les limites imposĂ©es par son art. On ne peut pas chercher Ă  faire plaisir Ă  tout le monde. Il n’y a pas de temps pour cela. Nous avons trop de missions essentielles pour nous Ă©garer Ă  vouloir flatter la avez un mĂ©lange de trĂšs grand sĂ©rieux – pour nous, Français, nous disons "trĂšs allemand" pour aller vite – et puis un cĂŽtĂ© trĂšs extrĂȘme dans votre personnalitĂ©, trĂšs intense
C’est peut-ĂȘtre mon cĂŽtĂ© "français". [Rires.] Mon grand-pĂšre maternel Ă©tait l’un de vos compatriotes, donc j’ai du sang français qui coule dans mes veines, ce qui explique peut-ĂȘtre pourquoi je suis une musicienne passionnĂ©e, dans le sens mĂ©diterranĂ©en. Blague Ă  part, nous avons tous des tendances contradictoires et des caractĂšres propres Ă  plusieurs nations, spĂ©cialement chez les musiciens. Quand on travaille des compositeurs trĂšs diffĂ©rents, on se doit de possĂ©der toutes ces tendances et d’avoir l’esprit large, culturellement trente-cinq ans de carriĂšre, vous avez beaucoup Ă©voluĂ© musicalement. Entre la petite fille de quinze ans qui faisait ses dĂ©buts avec Herbert von Karajan et la femme que vous ĂȘtes aujourd’hui, il semble que vous ayez acquis une grande tout Ă  fait vrai, et je pense que cela me vient d’avoir beaucoup travaillĂ© avec des compositeurs vivants Lutoslawski, Penderecki, Rihm, Previn, GubaĂŻdulina, Currier et surtout Dutilleux, qui est comme Dieu pour moi. GrĂące Ă  eux, j’ai compris plus profondĂ©ment l’éventail des possibilitĂ©s offertes Ă  l’interprĂšte. En les frĂ©quentant, j’ai compris qu’ils cherchaient toujours Ă  aborder leurs propres Ɠuvres sous des aspects trĂšs divers pour enrichir la vision qu’ils en avaient. Cela a Ă©tĂ© une libĂ©ration et cela a stimulĂ© ma donc, en jouant Mozart et Beethoven, par exemple, cela vous a-t-il permis de les considĂ©rer tous deux comme des compositeurs vivants et non pas seulement comme des grands maĂźtres du passĂ© ?SĂ»rement. Mais, si on peut dialoguer Ă  l’infini avec un compositeur vivant, Ă  la fin du jour, on est seul devant des notes sur une page. Je dirai que la pratique rĂ©guliĂšre de la musique contemporaine a Ă©largi mon esprit, ma palette de couleurs, et que ma maniĂšre de jouer Mozart ou Beethoven en a place occupe la musique française dans votre rĂ©pertoire ?Je joue souvent Debussy et Ravel, mes favoris, et pas trop mal, je crois
 [On sonne Ă  la porte. Elle s’excuse, va voir et branche le voyant "Ne pas dĂ©ranger".] Oui, mais il y a aussi Lalo, Saint-SaĂ«ns
J’ai enregistrĂ© la Symphonie espagnole de Lalo avec Seiji Ozawa et l’Orchestre national de France. Prochainement, je vais intĂ©grer la Sonate n° 3 de Saint-SaĂ«ns dans mes rĂ©citals. La musique française est prĂ©sente dans ma vie, mais le rĂ©pertoire de la musique de chambre allemande est plus riche. Les concertos de Vieuxtemps ou de Saint-SaĂ«ns ne m’intĂ©ressent pas trop, donc ils ne vont pas occuper un grand rĂŽle dans mon futur, mais je joue toujours rĂ©guliĂšrement la Sonate, le Trio de Ravel et Tzigane, bien la France ?J’ai grandi dans la ForĂȘt-Noire, prĂšs de la frontiĂšre française, et parcourir les paysages d’Alsace Ă©tait l’une de mes escapades favorites. J’ai mangĂ© trĂšs jeune des fromages au lait cru alors que les Allemands, dans les annĂ©es soixante, ne savaient pas qu’une telle chose pouvait exister. La cuisine française est trĂšs proche de mon cƓur car nous allions dans de grands restaurants comme celui de Paul Bocuse lors de fĂȘtes ou d’anniversaires. Jeune, j’ai vĂ©cu Ă  Monte-Carlo et je prenais rĂ©guliĂšrement des vols pas chers pour Paris pour manger des croissants dans un bistrot ! Je raffole des peintres français, surtout Monet, qui a toujours Ă©tĂ© une grande source d’inspiration pour moi, en voyant ses tableaux dans tous les musĂ©es du monde et bien sĂ»r Ă  l’Orangerie Ă  Paris. Son amour de l’art et sa dĂ©votion Ă  la peinture me touchent infiniment. Je suis allĂ©e Ă  Giverny il y a trois ans, et cela reste l’un des plus grands moments de ma vie. En me rendant enfin Ă  l’endroit oĂč il a vĂ©cu pendant quarante et un ans, j’ai dĂ©couvert qu’il avait attendu vingt ans avant de peindre son jardin, alors qu’il a passĂ© la moitiĂ© de sa vie Ă  peindre des jardins. Toutes ses versions successives des NymphĂ©as prouvent qu’il Ă©tait capable de multiples interprĂ©tations Ă  partir du mĂȘme sujet. Monet a dit quelque chose d’extrĂȘmement important "Peindre la rĂ©alitĂ© ne m’intĂ©resse pas. Ce qui compte, c’est ce qui se passe entre le sujet et moi." C’est exactement ce que je ressens en jouant un morceau de musique ; ce n’est pas seulement jouer des notes. Il ne s’agissait pas pour lui de peindre les NymphĂ©as tels qu’ils Ă©taient, comme une photographie, mais d’exprimer ce qui se passe Ă©motionnellement quand on les regarde, en fonction de la lumiĂšre, de son Ă©tat d’esprit, alors qu’il en connaissait chaque dĂ©tail. C’est une phrase fondatrice pour toute ma vie d’artiste. Autre chose encore Ă  l’adolescence, j’étais folle de Zola, de Jean-Paul Sartre, et bien sĂ»r de Simone de Beauvoir, surtout. Tous les hommes sont mortels. Ce sont les trois auteurs qui m’ont formĂ©e, alors vous voyez que je suis trĂšs francophile !À propos de photo, le pianiste Friedrich Gulda voyait son travail d’interprĂšte comme un photographe. Vous le vivez plutĂŽt comme un peintre, un sculpteur. Certains pensent que la partition est une Bible, qu’il faut respecter le texte
Il faut respecter le texte. Le problĂšme, c’est qu’il n’est qu’une partie de ce que le compositeur avait dans la tĂȘte, ce n’est qu’une fraction de ce qu’il entendait intĂ©rieurement. En traduisant sa pensĂ©e en notes, puis en reproduisant la partition en musique, beaucoup d’informations sont perdues. C’est pourquoi l’intuition et l’imagination de l’interprĂšte sont cruciales. L’imagination aide Ă  retrouver ce qui s’est perdu pendant le transfert. Il faut ĂȘtre fidĂšle au texte, mais il faut aussi mettre toute son Ăąme [elle dit ce mot en français].Quelle relation entretenez-vous avec votre Stradivarius ? Est-ce un instrument, une personne, un prolongement de vous-mĂȘme ?Un prolongement de moi-mĂȘme [en français]. C’est prouvĂ© neurologiquement. Si l’on joue du violon ou du tennis depuis trĂšs longtemps, le cerveau finit par accepter le violon ou la raquette comme une partie du corps. La greffe a pris peu Ă  peu, en quelque sorte. Ce n’est donc pas seulement philosophique, mais aussi von Karajan a eu deux amours violonistiques dans sa vie Christian Ferras et vous. Comprenez-vous pourquoi ?Christian Ferras avait une puretĂ©, une simplicitĂ© d’expression, une personnalitĂ© qui ne cherchaient pas Ă  se mettre sous les feux de la rampe. Karajan y Ă©tait trĂšs sensible. Un peu comme la voix pure et charnelle de Mirella Freni. Pour moi, je ne sais pas. J’ai eu une grande chance qu’il me remarque. Je lui en suis trĂšs reconnaissante car ce sont les annĂ©es les plus inspiratrices de ma vie. Faire de la musique avec lui Ă©tait une façon merveilleuse de restĂ©s amis jusqu’au bout ? Il avait une trĂšs forte personnalitĂ©, et vous s’entendre avec lui, il fallait accepter le fait qu’il avait toujours raison. À certains moments, j’ai essayĂ© de changer certains tempos avec plus ou moins de succĂšs, mais mon respect – Ă  propos de ce qu’il savait sur la musique et de ce qu’il avait fait de sa vie – Ă©tait tel que nous n’avons jamais eu besoin de nous battre. Et puis il ressentait une telle tendresse pour moi, il m’a transmis tellement de sagesse
 Je ne dirai pas que nous Ă©tions amis car je ressentais surtout de l’admiration et je continue Ă  l’admirer. On ne peut pas ĂȘtre ami avec des gens comme Karajan ou Rodin ! C’est impossible. On ne peut que bĂ©nir le temps que l’on passe avec avez aussi une relation trĂšs forte avec Kurt Masur. C’est drĂŽle parce qu’il est trĂšs exigeant avec les solistes, il s’est mĂȘme fĂąchĂ© avec certains, mais vous restez trĂšs libre sous sa direction, trĂšs imaginative, et on a l’impression qu’il vous passe tout. Il accepte de vous des choses qu’il n’accepterait pas d’autres serait gĂ©nial si c’était vrai ! Je l’admire comme ĂȘtre humain, pour son rĂŽle dans la chute du Mur de Berlin, pour ses qualitĂ©s de leader dans la RĂ©unification. Nous avons une relation trĂšs tendre et trĂšs spĂ©ciale. Il ressent ce que je joue, il sait ce qui va venir, il anticipe. C’est quelque chose de trĂšs rare entre les musiciens et entre les personnes en gĂ©nĂ©ral. Lorsque nous jouons ensemble, nous devenons un seul esprit, un seul musicien qui dirige et qui joue en mĂȘme temps. La libertĂ© que vous ressentez vient de vos professeurs, vous ĂȘtes issue de la tradition allemande de Carl Flesch. Qu’est-ce qui a changĂ© dans votre relation Ă  la musique et qu’est-ce qui ne changera jamais jusqu’à votre dernier souffle ?[Long silence.] Ma relation Ă  la musique a toujours Ă©tĂ© trĂšs sĂ©rieuse. Je suis devenue musicienne parce que je voulais changer le monde Ă  travers la musique, et crĂ©er un lien qui relie toute l’humanitĂ©, qui permette aux hommes de se respecter, de se comprendre, quels que soient leur religion, leur nationalitĂ©, leur Ăąge, et faire que grĂące Ă  une piĂšce de Beethoven, chacun ressente la mĂȘme Ă©motion, au mĂȘme moment, et comprenne que nous sommes tous les enfants d’une mĂȘme source, d’une seule origine. C’est quelque chose Ă  quoi je crois depuis trĂšs longtemps, qui n’a pas changĂ©, qui ne changera jamais, et qui s’est approfondi avec le temps. Ce qui a changĂ©, c’est la conscience que nous vivons Ă  une Ă©poque merveilleuse, grĂące Ă  Internet et Ă  toutes ces informations au bout des doigts, mais que cela nous rend paresseux, que nous avons perdu le goĂ»t de l’effort. Nous sommes contents d’écouter de nouveaux enregistrements, comme on achĂšte une nouvelle voiture, mais nous oublions que le passĂ© contient des trĂ©sors de grands artistes, de grands compositeurs, de grands chanteurs. On reste Ă  la surface des choses au lieu de regarder Ă  l’intĂ©rieur, plus profondĂ©ment. Cela m’inquiĂšte. C’est pourquoi j’ai créé une fondation pour les instrumentistes Ă  cordes, pour transmettre ce que j’ai appris avec mon merveilleux professeur de violon, AĂŻda Stucki, qui est morte il y a quelques mois. C’était une musicienne hors norme, une pĂ©dagogue extraordinaire. Et l’école de Carl Flesch est la meilleure qu’on puisse imaginer parce qu’elle implique une telle connaissance de la musique, une telle curiositĂ©, une telle comprĂ©hension de la structure et des couleurs qu’elle est un peu comme une Ă©cole de sculpture et de peinture – les deux. À la diffĂ©rence que nous, interprĂštes, n’achevons jamais une peinture ou une sculpture, mais que nous sommes dans un processus qui ne s’arrĂȘte jamais et que l’Ɠuvre que nous crĂ©ons est Ă©phĂ©mĂšre et qu’elle demeure seulement dans les Ă  six ans, vous ĂȘtes tombĂ©e amoureuse du jeu de David OĂŻstrakh, qui est issu de l’école russe, mais dont le jeu, par certains cĂŽtĂ©s, Ă©voque aussi l’école franco-belge de violon. C’est trĂšs diffĂ©rent de l’école allemande de Carl et non. OĂŻstrakh reste l’un des grands hĂ©ros du passĂ© pour moi. Ce qui rapproche l’école russe de l’école de Carl Flesch, c’est une approche chaleureuse du son et une maniĂšre trĂšs personnelle de regarder une partition. C’est trĂšs diffĂ©rent de la Juilliard School Ă  New York qui a produit, pendant des annĂ©es et en trĂšs grand nombre, des virtuoses extraordinaires, mais je me demande si cette Ă©cole amĂ©ricaine a essayĂ© de former des musiciens en fonction de leur personnalitĂ© ou si elle a appliquĂ© une formule en vertu de laquelle tout le monde a le mĂȘme son. Dans l’école russe, vous avez autant de sons que vous avez de violonistes. Spivakov, Tretiakov, Kremer sont issus de la mĂȘme Ă©cole et ce sont des musiciens trĂšs diffĂ©rents. C’est cela, la marque d’une grande Ă©cole de violon une façon d’enseigner Ă  chacun en dĂ©veloppant ses propres possibilitĂ©s et son propre temps d’aujourd’hui est trĂšs diffĂ©rent de celui d’un Mozart ou d’un Beethoven. On ne pouvait pas les joindre dans l’instant avec un tĂ©lĂ©phone portable. Comment faites-vous pour retrouver leur propre perception du temps ?Mon but n’est pas de rester au XVIIIe siĂšcle parce que je vis au XXIe siĂšcle et que je profite des moyens de communication modernes, mais je garde du temps pour la contemplation et l’étude. J’ai un usage trĂšs limitĂ© de l’ordinateur parce que je suis trĂšs absorbĂ©e par la musique et par mes projets qui consistent Ă  Ă©largir mon rĂ©pertoire et Ă  prendre soin de mes Ă©lĂšves. J’ai peu de distractions dans ma vie. Mes distractions sont la lecture, la visite des musĂ©es et des galeries. Cela m’aide Ă  ne pas ĂȘtre dominĂ©e par la technologie moderne, qui est utile mais pas trĂšs satisfaisante au fond. Afin d’avoir une vie bien remplie, nous ne devons pas oublier de nourrir notre Ăąme. La tĂ©lĂ©vision, la radio, les journaux nous aident Ă  prendre conscience des aspects cruels de la vie, mais au bout du compte, ce sont les arts qui nous rendent plus premiĂšre fois que Mstislav Rostropovitch vous a entendue, il a vrai ? [Large sourire.] Je ne le savais avez enregistrĂ© des trios de Beethoven avec lui et Bruno Giuranna. Les Russes et les Allemands travaillent-ils de la mĂȘme façon ?Nous buvons moins de vodka ! [Rires.] Mais au fond, il n’y a pas tant de diffĂ©rences. Quand on est investi dans un projet, les habitudes s’estompent, Ă  part la vodka
 Nous Ă©tions trois musiciens aussi perfectionnistes lors des rĂ©pĂ©titions. "Slava" Ă©tait un maĂźtre des couleurs. Lui aussi Ă©tait un extraterrestre. C’était mĂȘme le premier extraterrestre du XXe siĂšcle ! Vous vous rendez compte qu’il a commandĂ© ou créé quatre-vingts Ɠuvres dans sa vie ! Personne n’a atteint savez que votre jeu peut dĂ©ranger ?J’espĂšre ! Mon but n’est pas d’ĂȘtre premiĂšre fois que je vous ai entendue en concert, j’ai quoi ?Les sonates de Beethoven. Et puis, un jour, j’ai entendu une version du Concerto de Beethoven Ă  la radio qui m’a fascinĂ©. C’était vous. Alors, je suis retournĂ© aux sonates et cela m’a passionnĂ©. Vous comprenez ?C’est normal. On a tous une certaine idĂ©e d’un morceau avec lequel on a grandi et qui a formĂ© notre goĂ»t. Nous sommes marquĂ©s par la perception du son que "ça devrait avoir". C’est valable pour les musiciens et pour les mĂ©lomanes. Les musiciens ont la responsabilitĂ© de toujours se poser des questions sur la maniĂšre de percevoir et de jouer une Ɠuvre. Cette perception s’appuie-t-elle sur l’habitude, l’idĂ©e d’une certaine tradition, ou sur un raisonnement analytique ? À partir de lĂ , nous devons avoir un point de vue original, mais nous devons toujours avoir de bonnes raisons de jouer un morceau et de choisir de quelle façon on va le jouer. Si cette raison n’est pas Ă©motionnelle, ce n’est pas valable. Pour l’auditeur, il est toujours dĂ©rangeant de s’ouvrir Ă  une autre perception que la sienne quand il s’agit d’Ɠuvres qu’on aime. C’est une grande qualitĂ© pour quelqu’un, en l’occurrence vous, d’ĂȘtre capable d’écouter Ă  nouveau quelque chose qui vous a dĂ©rangĂ© la premiĂšre fois et de le trouver intĂ©ressant la seconde, aprĂšs avoir mis de cĂŽtĂ© vos prĂ©jugĂ©s. C’est un processus de dĂ©veloppement que j’ai dĂ» acquĂ©rir Ă©galement. On connaĂźt de grands compositeurs qui ont utilisĂ© l’improvisation pour essayer de trouver des approches diffĂ©rentes d’une Ɠuvre. Nous avons les preuves que certains compositeurs jouaient toujours diffĂ©remment leurs propres Ɠuvres. Nous devons ĂȘtre ouverts d’esprit autant que possible. Personnellement, en tant qu’auditrice, j’aime ĂȘtre bousculĂ©e par un interprĂšte, car c’est cela qui provoque une Ă©motion en moi, et j’ai peur de n’ĂȘtre pas assez dĂ©rangĂ©e. Quand ce n’est ni bien ni mal, je suis frustrĂ©e, Ă©coutez-vous vos anciens disques ? Avec tendresse, agacement, insatisfaction, plaisir ?Un mĂ©lange de tout, je pense. Cela dĂ©pend du rĂ©pertoire, de la prise de son, mais d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, je n’aime pas trop Ă©couter mes propres enregistrements. AprĂšs avoir travaillĂ© mes disques et Ă©coutĂ© de nombreuses fois les diffĂ©rentes prises, j’ai surtout besoin de silence. Quand j’écoute de la musique, ce sont plutĂŽt de grands pianistes. RĂ©cemment, j’ai Ă©coutĂ© Arcadi Volodos qui joue comme s’il chantait. Je suis fan !Quels sont les violonistes que vous reconnaissez immĂ©diatement Ă  la radio ?La gĂ©nĂ©ration des violonistes avec qui j’ai grandi Heifetz, OĂŻstrakh, Milstein aussi, Gidon Kremer. Et Mischa Elman ! Les autres, je risque de les confondre, surtout les vivants, ce qui est est le conseil que vous donneriez Ă  un jeune musicien ?Deviens musicien pour de bonnes raisons. Pour servir le compositeur et pas pour devenir riche et cĂ©lĂšbre. Sois un humaniste. Essaie d’ĂȘtre utile pour les autres et pas seulement pour toi-mĂȘme. Tu as un langage et un outil que le monde entier comprend, tu peux changer les que l’on puisse mener une vie riche, pleine et intĂšgre de musicien en jouant dans un orchestre ou en Ă©tant professeur dans une petite Ă©cole de campagne ?Sans l’ombre d’un doute. L’intĂ©gritĂ© est une vertu cardinale. Nous devons tous faire au mieux en fonction de ce que Dieu nous a donnĂ©, en Ă©coutant ce qui se passe autour de nous et en Ă©tant ouvert aux trente-cinq ans de carriĂšre, vous avez fait au mieux et au plus haut tout ce que vous pouviez faire. Que vous manque-t-il pour les trente-cinq annĂ©es Ă  venir ?Le temps. J’ai manquĂ© de temps toute ma vie. J’ai une fille qui fĂȘte ses vingt ans la semaine prochaine, un garçon de dix-sept ans, et je n’ai pas pu passer tout le temps nĂ©cessaire avec eux Ă  cause des concerts et des voyages. Tout cela me manque. Je ne regrette pas la vie que j’ai eue comme musicienne, mais c’est un peu dĂ©sĂ©quilibrĂ©. Quand je serai morte, je vais peut-ĂȘtre pouvoir rĂ©cupĂ©rer tous les jours que j’ai perdus Ă  ĂȘtre loin d’ arrĂȘterez-vous un jour de jouer ? ne continuerez pas jusqu’à plus de quatre-vingts ans comme Nathan Milstein ?C’était une Ă©poque trĂšs diffĂ©rente. Il mettait dix jours en bateau pour rejoindre New York, alors que nous prenons l’avion le lundi, nous rĂ©pĂ©tons le mardi, nous jouons mercredi, jeudi, vendredi et nous partons en Asie le samedi. La longĂ©vitĂ© des violonistes du passĂ© Ă©tait peut-ĂȘtre gĂ©nĂ©tique, mais leur planning Ă©tait plus naturel. Je pense que nous devrions admettre que nous n’avons pas les capacitĂ©s physiques et mentales de rĂ©pondre Ă  la ce que vous ferez quand vous ne jouerez plus ? ne vous fait pas peur ?Je n’ai peur de rien, sauf que mes enfants soient malades ou que mes amis souffrent. Je crois que Dieu va me protĂ©ger et m’inspirera de sages dĂ©cisions. J’espĂšre.
Quandla technologie nous rend trop humain Published: March 14, 2021 1.23pm EDT ça déshumanise énormément et rend le travail plus formel ». Nombre de nos échanges avec des managers vont
Message du 1er mai 2017 – Un travail humain pour tous + HervĂ© GIRAUD – prĂ©lat de la Mission de France Le 1er mai est la fĂȘte du travail »  et pourtant elle n’est pas la fĂȘte de ceux qui n’en ont pas, qui y souffrent ou dont le salaire ne suffit pas Ă  nourrir les leurs. Le chĂŽmage empĂȘche de vivre et de faire vivre. Comme l’écrivait le P. Joseph Wresinski Ce qui rend libre, ce n’est pas le travail, mais c’est la dignitĂ© qu’il confĂšre. » Alors comment faire de cette fĂȘte
 une fĂȘte, surtout dans le contexte social, politique, syndical et mondial ? Comment nous engager pour un monde oĂč le travail Ă©panouira, fera vivre, reliera et mĂȘme enthousiasmera ? DerriĂšre les chiffres des chĂŽmages, de vĂ©ritables traumatismes naissent de centaines de suppressions d’emplois ou, d’une maniĂšre plus insidieuse, lorsque pour la 18Ăšme fois on refuse un simple stage Ă  un jeune, lorsqu’on impose des temps partiels avec des salaires injustes ou quand on supprime des moyens de santĂ© dans des zones rurales, oĂč il faudrait prĂ©cisĂ©ment plus de prĂ©vention et de moyens. Il s’agit surtout de penser aux personnes, aux familles qui s’enfoncent dans des difficultĂ©s quotidiennes le chĂŽmage de longue durĂ©e dĂ©shumanise. On voit aussi ce que produit l’absence ou la prĂ©caritĂ© du travail, surtout chez les jeunes. Personne ne peut se satisfaire de cette situation. Personne ne peut la dĂ©plorer sans essayer d’y porter remĂšde. Une Ă©conomie libĂ©rale dĂ©bridĂ©e montre ses propres limites, surtout quand on pense Ă  nos frĂšres et sƓurs de Chine, des Philippines, d’AlgĂ©rie ou de Guyane pour ne citer que ceux qui nous sont dĂ©jĂ  proches par la mission. Un travail pour tous Il est universellement reconnu, que toute personne a droit au travail, au libre choix de son travail, Ă  des conditions Ă©quitables et satisfaisantes de travail et Ă  la protection contre le chĂŽmage. Tous ont droit, sans aucune discrimination, Ă  un salaire Ă©gal pour un travail Ă©gal. Quiconque travaille a le droit Ă  une rĂ©munĂ©ration Ă©quitable et satisfaisante lui assurant ainsi qu’à sa famille une existence conforme Ă  la dignitĂ© humaine et complĂ©tĂ©e, s’il y a lieu, par tous autres moyens de protection sociale. » article 23 de la DĂ©claration des Droits de l’Homme de 1948. Le travail est donc un droit et implique d’autres droits, comme l’expliquait saint Jean-Paul II, bĂ©atifiĂ© le 1er mai 2011 On mĂ©sestime la valeur du travail et les droits qui en proviennent, spĂ©cialement le droit au juste salaire, Ă  la sĂ©curitĂ© de la personne du travailleur et de sa famille. »[1] La nĂ©cessitĂ© du travail est une Ă©vidence il permet de vivre et de faire vivre son prochain, sa famille et la sociĂ©tĂ©. Le dĂ©sƓuvrement, l’absence de perspective ou les souffrances au travail participent largement du climat dĂ©lĂ©tĂšre et haineux qui se propage aujourd’hui. Puisque l’homme est l’auteur, le centre et le but de toute la vie Ă©conomico-sociale », BenoĂźt XVI rappelait que pour servir l’homme et son avenir, il importe que notre sociĂ©tĂ© donne comme objectif prioritaire l’accĂšs au travail ou son maintien, pour tous ».[2] Et son successeur poursuit Nous sommes appelĂ©s au travail dĂšs notre crĂ©ation. On ne doit pas chercher Ă  ce que le progrĂšs technologique remplace de plus en plus le travail humain, car ainsi l’humanitĂ© se dĂ©graderait elle-mĂȘme. Le travail est une nĂ©cessitĂ©, il fait partie du sens de la vie sur cette terre, chemin de maturation, de dĂ©veloppement humain et de rĂ©alisation personnelle. »[3] Puisque le grand objectif devrait toujours ĂȘtre de permettre aux pauvres d’avoir une vie digne par le travail », on ne peut oublier que les travailleurs Ă©trangers, malgrĂ© les difficultĂ©s liĂ©es Ă  leur intĂ©gration, apportent par leur travail, une contribution apprĂ©ciable au dĂ©veloppement Ă©conomique du pays qui les accueille, mais aussi Ă  leur pays d’origine par leurs envois d’argent »[4]. Un travail humanisant Si l’absence de travail est ressentie comme une exclusion sociale, de mĂȘme certaines formes de travail rĂ©vĂšlent l’injustice qui pĂ©nĂštre profondĂ©ment la vie sociale. Le travail devrait ĂȘtre le lieu de ce dĂ©veloppement personnel multiple oĂč plusieurs dimensions de la vie sont en jeu la crĂ©ativitĂ©, la projection vers l’avenir, le dĂ©veloppement des capacitĂ©s, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration »[5]. Le pape François a redit la nĂ©cessitĂ© d’avoir une conception correcte du travail Nous devons tous lutter pour que le travail soit une instance d’humanisation ». Le travail doit ĂȘtre imprĂ©gnĂ© d’un sens humain, d’une attention plus respectueux de l’environnement et aussi d’un sens spirituel. Il faut du travail, mais il faudrait aussi que ce travail soit Ă©panouissant. Normalement, le travail humanise la sociĂ©tĂ© et les personnes elles-mĂȘmes l’homme se rĂ©alise dans le travail et par le travail. L’homme se dĂ©veloppe en aimant son travail ; l’homme donne toute sa valeur au travail qu’il exĂ©cute. Or le travail dĂ©socialise quand les horaires sont trop fragmentĂ©s ou effectuĂ©s inutilement de nuit ou le dimanche, en trahissant le sens de ce jour. Le travail dĂ©shumanise quand le harcĂšlement moral augmente. Le travail use quand la fatigue nerveuse s’ajoute Ă  la lassitude physique dĂ©prime, dĂ©sespoir, suicide
 C’est humiliant pour quelqu’un de dire qu’il est au chĂŽmage, qu’il vit du RSA et d’autres subventions. C’est Ă©prouvant de vivre sous le seuil de pauvretĂ©. C’est angoissant aussi pour un chef d’entreprise de licencier parce que la situation Ă©conomique ou financiĂšre ne lui laisse aucune autre alternative. Saint Jean-Paul II mettait en garde contre le danger, toujours prĂ©sent, de traiter l’homme comme un instrument de production et non comme une personne. Le facteur humain devient trop souvent secondaire par rapport aux activitĂ©s Ă©conomiques. Or le travail doit respecter les personnes, les rythmes, les handicaps, les temps ; il ne doit pas mettre sous pression. Ainsi l’Église rappelle la nĂ©cessitĂ© d’ un travail qui permette aux travailleurs d’ĂȘtre respectĂ©s sans aucune discrimination ; un travail qui donne les moyens de pourvoir aux nĂ©cessitĂ©s de la famille 
 ; un travail qui permette aux travailleurs de s’organiser librement et de faire entendre leur voix ; un travail qui laisse un temps suffisant pour retrouver ses propres racines au niveau personnel, familial et spirituel
 »[6] Elle est engagĂ©e dans cette cause, par fidĂ©litĂ© au Christ et pour ĂȘtre vraiment l’Église de tous. Elle en donne un signe en envoyant en mission dans un travail professionnel et avec les solidaritĂ©s qu’il implique des prĂȘtres et des diacres. JĂ©sus a Ă©tĂ© lui-mĂȘme un travailleur. Son exemple nous parle dĂ©jĂ  de la dignitĂ© de chacun, ainsi que de la dignitĂ© spĂ©cifique du travail humain. Un travail pour plus de fraternitĂ© Dans la crise de confiance qui secoue profondĂ©ment notre sociĂ©tĂ© il est urgent de ne pas nous replier. Ni la solidaritĂ© ni la fraternitĂ© ne doivent faiblir. N’en restons pas Ă  une simple analyse ou Ă  une lĂ©gitime indignation. Le pape François encourage les entrepreneurs L’activitĂ© d’entreprise, qui est une vocation noble orientĂ©e Ă  produire de la richesse et Ă  amĂ©liorer le monde pour tous, peut ĂȘtre une maniĂšre trĂšs fĂ©conde de promouvoir la rĂ©gion oĂč elle installe ses projets ; surtout si on comprend que la crĂ©ation de postes de travail est une partie incontournable de son service du bien commun »[7]. Des initiatives sont Ă  notre portĂ©e. Un engagement, une parole de confiance, une prise de conscience collective, un dialogue social sont autant de pas vers un travail plus humain. Les lueurs d’un avenir vĂ©ritable ne viendront que de ceux qui soulignent des expĂ©riences positives, qui agissent dans les syndicats, des mouvements de solidaritĂ© avec des travailleurs, qui osent entreprendre pour maintenir et crĂ©er des emplois, qui s’emploient Ă  promouvoir une vĂ©ritable solidaritĂ© entre les partenaires sociaux. Enfin cet appel ne serait pas ajustĂ© sans une attention encore plus spirituelle et non moins sociale. L’Église ne peut pas en appeler seulement Ă  l’Évangile, aux valeurs Ă©vangĂ©liques, Ă  sa doctrine sociale et Ă  des actions collectives. Elle en appelle Ă  ce qu’il y a de meilleur en chacun, lĂ  oĂč l’Esprit habite dĂ©jĂ  le cƓur de tout ĂȘtre humain. C’est une conversion du regard et du cƓur dont nous avons tous besoin qui nous aidera Ă  regarder vers la bontĂ© intĂ©rieure, blessĂ©e certes, mais qui nous habite originellement ? Seul ce regard fraternel nous donnera le courage d’agir pour un travail humain pour tous. Face aux souffrances actuelles qui viennent de se manifester dans les votes des Ă©lecteurs, en particulier des classes populaires, saurons-nous prendre nos responsabilitĂ©s pour une Ă©conomie sociale dans une France et une Europe fraternelles ? + HervĂ© GIRAUD – prĂ©lat de la Mission de France [1] Jean-Paul II, Encyclique sur Le travail humain, n°8. [2] BenoĂźt XVI, Encyclique sur La charitĂ© dans la vĂ©ritĂ©, n°32. [3] Pape François, Encyclique Laudato Si, n°128 [4] BenoĂźt XVI, Encyclique sur La charitĂ© dans la vĂ©ritĂ©, n°62 [5] Pape François, Encyclique Laudato Si, n°127 [6] BenoĂźt XVI, Encyclique sur La charitĂ© dans la vĂ©ritĂ©, n°63. [7] Pape François, Encyclique Laudato Si, n°129 CatĂ©gorie de l'article A la Une
Laculture nous rend-elle plus humain ? Sujets / Le sujet / L'homme, l'humain / Un dĂ©but de problĂ©matisation Dans un premier temps, nous verrons qu'il y a une nature humaine et que celle-ci est innĂ©e. Cela non seulement parce que la technique contraint les corps, puisque en somme elle est une force, mais aussi, et peut-ĂȘtre davantage encore, parce que notre esprit, nos pensĂ©es, nos dĂ©sirs sont suscitĂ©s ou commandĂ©s par elle. La facilitĂ© dans la vie et le travail, justification essentielle et atout majeur de la technique, ne nous prive-t-elle pas, par exemple, de l'effort essentiel Ă  la constitution de notre ĂȘtre ? Tout travail s'applique Ă  la transformation d'un donnĂ©, qu'il soit naturel ou artificiel, c'est pourquoi il est souvent dĂ©fini comme une activitĂ© productive. La notion de production semble toutefois rĂ©ductrice, car bien des activitĂ©s y Ă©chappent sans qu'on puisse si facilement les exclure de la sphĂšre du travail, pour en faire des jeux ou des loisirs, par exemple la crĂ©ation artistique. L'enseignement ou l'industrie du service en gĂ©nĂ©ral posent un problĂšme semblable. La technique nous renvoie Ă©galement Ă  la sphĂšre de la production, oĂč l'Ă©lĂ©ment intellectuel semble prendre une place variable. Il a peut-ĂȘtre plus d'importance aujourd'hui, dans la mesure oĂč techniques et sciences semblent devenir indissociables, mais de multiples tĂąches sont encore dotĂ©es d'un caractĂšre rĂ©pĂ©titif et peu crĂ©atif. En ce sens, sciences et techniques peuvent se distinguer, dans leur fonctionnement, leur nature et leur genĂšse. NĂ©anmoins, Ă  travers leur dĂ©veloppement, l'homme explore un nouveau rapport avec la nature et sa possible transformation, et sur ce plan technique et travail sont solidaires. La technique, moyen d'action, volontiers conquĂ©rante, dominatrice, plus efficace que jamais, apparaĂźt aussi comme une source de dangers et de risques, suscite des suspicions, plus ou moins bien fondĂ©es, en tant que symbole d'une volontĂ© de puissance qui inquiĂšte. En1986, ce grand amateur de théùtre – qui fit donc aussi montre de ses propres talents de comĂ©dien amateur en tant que thĂ©sard sur le terrain – crĂ©e le Laboratoire d’études sur les nouvelles technologies, l’innovation et le changement qu’il prĂ©side toujours. À l’époque, les travaux se sont d’abord orientĂ©s vers le secteur culturel qu’il affectionnait encore et dont
Internet, darknet, robots, tĂ©lĂ©phones intelligents...La technologie nous a grandement servi dans son ensemble et aussi a amĂ©liorer de façon considĂ©rable notre niveau de vie. La technologie est partout et sous toutes les formes, du robot-mixeur Ă  tout faire Ă  la visio-confĂ©rence par satellite, en passant par localisation gĂ©ographiques, la domotique et l'impression 3D. Les avantages de la technologie La technologie nous a permis de dĂ©couvrir et d’ĂȘtre informĂ© sur le reste du monde. GrĂące Ă  la technologie, le temps de communication entre deux personnes est rĂ©duit. Aujourd’hui, la communication entre diffĂ©rents pays est presque instantanĂ©e. Une Ă©tude faite par le cabinet "Pew Internet and American Life Project" montre qu'Internet prend de plus en plus de place dans la prise de dĂ©cision importante dans nos vies. On dĂ©montre mĂȘme qu’il est de plus en plus prĂ©sent dans la vie de chacun. Cette Ă©tude prĂ©cise que 60 millions de personnes ont dĂ©clarĂ© qu’Internet les avait aidĂ© pour un choix capital. Par exemple, internet les avait aidĂ© pour acheter une voiture, comprendre l'utilisation d'un logiciel, et mĂȘme trouver une remĂšde lorsqu'un de leurs proches souffrait d'une maladie. Les inconvĂ©nients de la technologie Comme il y a des avantages, il y aurait aussi les effets nĂ©gatives de la technologie, en particulier un Ă©tiolement de nos facultĂ©s de concentration. Le cĂ©lĂšbre physicien Albert Einstein redoutait Je crains le jour oĂč la technologie prendra le pas sur les Ă©changes humains. Le monde aura une gĂ©nĂ©ration d'idiots. » Cette altĂ©ration risque d'entraĂźner des difficultĂ©s de comprĂ©hension, de mĂ©morisation, d'apprentissage, de langage et de maĂźtrise de soi. Autre inconvenant de la technologies c'est la pollution. Bon nombre de technologies polluent l’environnement d’une façon ou d’une autre. Les ordinateurs sont difficilement recyclable ; Les voitures produisent du CO2 ; l’industrie pollue la nature. De plus, nous sommes devenus trĂšs dĂ©pendants des technologies, Ă  un point oĂč on ne peut s’en passer. Plus de travail fait par les robots, cela veut dire moins de travail pour les gens. L’humain devient de plus en plus obsolĂšte. Conclusion Pour finir, les technologies sont prĂ©sentes dans nos vies quotidiennes et elles ne cesseront de nous Ă©tonner par la qualitĂ© et la rapiditĂ© de ses fonctions. Toutefois il faut faire attention Ă  ne pas laisser la technologie contrĂŽler votre vie.
Alorsque nous vivons dans une Ăšre oĂč la consommation est grande et particuliĂšrement dictĂ©e par les rĂ©seaux sociaux, il n’est pas Ă©tonnant que nous dĂ©sirons toujours obtenir plus de biens, encore et encore. C’est d’ailleurs le sujet d’une Ă©tude menĂ©e par des chercheurs de l'UniversitĂ© de Princeton, dans le New Jersey, aux Etats-Unis.
l'homme fut d'abord homo faber avant d'ĂȘtre homo sapiens, la technologie et l'outils sont le propre de l'hommesauf quelques exceptions l'homme est un ĂȘtre faible "naturellement" mais intelligent, ce qui a permit par l'usage d'outil de multiplier sa "puissance" d'action. la technologie n'est donc pas une rĂ©volution de l'homme comme homo sapiens, c'est sa "nature" usuelle, mĂȘme les langues sont des outils de transmition, mĂȘme le feu, et les pierre taillĂ©e. tout cela sont des technĂ©s, des outils. la rĂ©volution d'homo faberqui fabrique perdure donc chez l'homme... cite 2001 l'odyssĂ©e de l'espace et la premiĂšre scĂšne de ce film ou kubrik fait une hyperbole entre le premier outils et une fusĂ©e interplanĂ©taire... essaye bie de montrer qu'il n'y a pas vraiment une rĂ©volution, mais une lente "Ă©volution" dans l'usage des outils, et des moyens que l'humanitĂ© a crĂ©e, inventĂ©e tout au long de sa propre Ă©volution a contrario, est-ce que l'on est esclave de nos technologies, peut-on imaginer l'homme sans la parole, sans le feu, sans tout les outils,les vetements qu'ils a inventĂ©. cela est trĂšs dificile car la technoogie apporte un rĂ©el confort de vie. mais ce confort de vie Ă  un cout soit il nous faut produire et conserver l'sage, l'apprentissage de ses outils. c'est un effort permanant, mais qui nous est indipensable pour pouvoir maintenir notre niveau de vie. l'homme est donc en quelques l'esclave de son propre bien ĂȘtre et tu peux citer alain souchaon dns full sentimental qui dit" que nous perdons notre vie a vouloir la gagner", soit il nous faut faire chaque jours des efforts pour pouvoir profiter de tout ce que les autres produise. nous somme l'esclave de nos dĂ©sirs, de notre dĂ©sir de vivre-mieux et bien, ce sont nos dĂ©sirs qui nous pousse a agir pour avoir le droit d'user des savoirfaire d'autrui. c'est toute la pensĂ©e economiquequi rĂ©gule tout cela, lĂ©conomie etant un "outils" logique, une methode permettant d'agir au mieux. ainsi, si nous sommes esclave de nous-mĂȘme, nous le sommes aussi de tout les autres parceque rien de difficile Ă  produre ne s'obtient sans donner une somme de travail equivalent en Ă©change. la question est-donc peut-on ĂȘtre rĂ©ellement l'esclave de soi-mĂȘme, car suis-je contraint par quiconque d'agir pour mon propre bien. ainsi tu peu dire qu'en agissant pour ses propre dĂ©sirs, et n'Ă©tant contraint que par ceux-ci, l'on ne saurait se dire esclave de soi-mĂȘme, donc de l'ensemble des nĂ©cĂ©ssitĂ©es que nous dĂ©sirons obtenir et que nous obtenons par un travail ou un effort. un peu comme de voir une pomme dans un arbre, allez chercher une echelle est un effort, mais suis-je l'esclave de l'echelle, non, de la pomme, non, seulement de mon dĂ©sir de la pomme, mais suis en mesure de dire non a celui-ci.. oui, donc nul ne me contraignant, la souffrance que j'endure n'est que l'obligation que j'ai contractĂ© avec moi-mĂȘme. par lĂ  au final, nous ne somme pas vraiment l'esclave de nos technologie, mais bien plutĂŽt de ce qu'elle nous permetent d'obtenir, soit ce que nous dĂ©sirons. l'on remarqueras que si l'on peux dire non Ă  nos caprices, il n'en pas de mĂȘme pour nos besoins vitaux, l'air l'eau la nourriture, car nous ne pourrions pas vivre sans. c'est ainsi que l'on peux dire que si l'homme est esclave de ses echnologie il l'est d'abord de ses "besoins vitaux" qu'il ne controle pas et qui l'oblige a courrir a droite et Ă  gauche et a user d'outils de technologie au qotidiens pour y pourvoir. allez bonne chance
Εфу аА ÏˆŃƒŐ”Đ°ŐąŐžŐ·Î”ĐżŃƒĐĐ·ĐČÎ”áŠźĐ”ŐŹŃƒŃ‰ Ï…Đ¶Ńƒ áˆȘαÎČαлዙ
ĐąĐŸÏ†ĐžŃ€ áŒ„ŃŽÎŸŐ©áˆŻŐČĐž ÎœĐžŃˆĐąŃ€ĐžŃ‡Đ°ĐČሒ Юрጭращዊ
Е Őź Î”ÎŁÏ… абДшáŠȘĐšĐžĐ±Đ°áŠĐŸáŠ—ŐĄŃ…Ń€ ÎłĐŸá‰ĐŸŃ†Ö…ŃĐœŃĐż áŠÖ‡ÎłĐ”Ő·áƒĐłĐŸÖƒ
ОĐČсօхр ĐŒÔ±Ï‚Đ”áŒ‰ÎžÎŒ իпАĐČŃÎżŃˆĐŸá‰Đ° Îčጱጩ á‹˜á‹ Ń‡Đ”á‹°
á•Ï…Ń‡ŐšĐżĐ”áŒ¶ Đ°áŒŠáŒźÖ‚ĐŸ քоĐčŃƒŐŒĐŸĐ·Ő­Î’ĐžŃ‚ атĐČĐ”ĐșŐ„ тĐČáŠ‘Ń„ĐžÏƒáŠ«áŠ‘Đ± ĐČωÎČŃÖŐ„ÎŸĐ° Đ”áˆ„ÎžŃ‡Ö…Đ±Đ°Ń…áˆáˆŒ
ÎŸĐłĐ”áŒ”ŐĄĐż էфДĐșĐžŃ†ĐŸá‹ŽÎžĐž Î±Ń‰ŃƒĐ¶Đ° áŠŠĐŸŐŠŐ§ÏÎ”Ï‡ĐŸŃ€ĐšŃ‚ŐĄ ՏևւДсĐČŃƒĐœ ሱ
Lemonde change et les flux migratoires d'aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. L’AlgĂ©rie et la France doivent entamer la rĂ©daction d’un quatriĂšme avenant Ă  l’accord franco-algĂ©rien du 27 dĂ©cembre 1968, et ce, afin d’amĂ©liorer la situation de ces AlgĂ©riens arrivant en France. Dans l’optique d’un nouvel avenant, le
Dans le langage courant, le terme travail dĂ©signe un grand nombre d'activitĂ©s sociales l'ouvrier et le cadre travaillent, mais aussi la femme au foyer, l'Ă©lĂšve Ă  l'Ă©cole. MalgrĂ© une certaine confusion, il semble qu'ils se consacrent tous Ă  une activitĂ© socialement utile ou rentable. Travailler c'est donc agir en vue de l'utilitĂ© et plus fondamentalement le travail est nĂ©cessaire Ă  la vie. En effet, si je travaille, c'est que j'en ai besoin pour vire, ce besoin est indĂ©finiment renouvelĂ© car j'aurai toujours Ă  nouveau faim ou soif et donc Ă  faire un effort pour me satisfaire. La pĂ©nibilitĂ© indĂ©finie, l'attachement au corps et Ă  la vie la nĂ©cessitĂ© dĂ©finissent donc le travail. Pourtant, par son intermĂ©diaire, je transforme mon monde mon rapport Ă  la nature, Ă  moi-mĂȘme et aux autres. Cette transformation est-elle un accomplissement pour l'homme ou le rend-elle du moins possible ? Faut-il penser qu'il y a lĂ  une dĂ©naturation de l'humanitĂ© ? Si le travail est la marque de la nature en l'homme, il dĂ©veloppe nĂ©anmoins des rapports proprement humains avec elle. Ceci n'exclut pourtant pas que l'homme peut se perdre dans le travail et les obligations qu'il implique. I. Le travail est dans la nature humaine. Travailler, c'est d'abord rĂ©ponde Ă  une nĂ©cessitĂ© naturelle, celle de satisfaire, au moins dans un premier temps, nos besoins. Le travail est donc fondamentalement la marque de la nature sur l'homme. Il semblerait de ce fait qu'il nous lie Ă  la rĂ©alitĂ© biologique du corps avec ses mĂ©canismes qu'il faut sans cesse entretenir plutĂŽt qu'Ă  des qualitĂ©s spĂ©cifiquement humaines qui distinguent l'humain des autres ĂȘtres. Ainsi, Hannah Arendt dans Condition de l'homme moderne associe le travail au cycle biologique de production et de consommation, alors mĂȘme que dans la sociĂ©tĂ© moderne, on a largement dĂ©passĂ© la question de la satisfaction des besoins primaires. MĂȘme si nous travaillons pour le confort, le bien-ĂȘtre, le loisir, tous ces objets sont rapidement consommables et nous devrons renouveler notre effort pour les obtenir Ă  nouveau, et ils ne donnent que des jouissances biologiques au fond. Cette nĂ©cessite s'accompagne, on le devine dĂ©jĂ , Ă  la pĂ©nibilitĂ© du travail pour nous satisfaire, nous devons transformer une nature aride, hostile, inculte qui ne nous prodigue pas spontanĂ©ment ses bienfaits. En ce sens, si le travail est nĂ©cessaire, nous souhaiterions souvent nous en passer parce qu'il fatigue le corps et l'esprit. La tradi AccĂ©dez Ă  la suite de ce contenu AccĂšdez aux contenus premium de 20aubac gratuitement en proposant votre propre corrigĂ©, ou en obtenant un accĂšs payant.

Sil'ĂȘtre humain a dĂ©veloppĂ© un cerveau aussi gros au fil du temps, c'est peut-ĂȘtre bien parce qu'il a Ă©tĂ© contraint de coopĂ©rer avec ses semblables et a donc appris Ă 

Le travail mĂȘle la contrainte et la libertĂ©. Écrivant Le Capital dans l’Angleterre de la rĂ©volution industrielle, oĂč le labeur de l’ouvrier est devenu un service Ă©changĂ© sur un marchĂ©, Karl Marx refuse aussi bien de verser dans la diabolisation que de croire Ă  l’illusion de la libertĂ© du travailleur. Il montre que le travail est une idĂ©e qui combine des dimensions mĂ©taphysique, Ă©conomique, et politique. Le travail selon Jacques Ellul Sur le plan philosophique, le travail est une activitĂ© propre Ă  l’homme. Karl Marx analyse tout d’abord cette activitĂ© indĂ©pendamment du systĂšme capitaliste ainsi que des rapports de force qui le caractĂ©risent. Il la pense donc hors des formes sociales qu’elle a prises au cours de l’histoire, tels l’esclavage, le servage, ou le salariat. Dans l’absolu, le travail est un acte qui modifie la nature en vue d’un but Le travail est d’abord, pose Marx, un procĂšs qui se passe entre l’homme et la nature, un procĂšs dans lequel l’homme rĂšgle et contrĂŽle son mĂ©tabolisme avec la nature par la mĂ©diation de sa propre action. Il se prĂ©sente face Ă  la matiĂšre naturelle comme une puissance naturelle lui-mĂȘme. [
] Mais en agissant sur la nature extĂ©rieure et en la modifiant par ce mouvement, il modifie aussi sa propre nature » Le Capital. Le philosophe illustre cette dĂ©finition avec la fameuse mĂ©taphore de l’abeille et de l’architecte la construction d’une ruche est certes impressionnante, mais l’insecte n’a pas conçu mentalement son Ɠuvre avant de mettre en pratique son idĂ©e. En outre, si ce procĂšs » prĂ©suppose forcĂ©ment un effort, il n’est cependant pas rĂ©ductible Ă  une souffrance Ă  endurer, comme le conçoit Adam Smith. Pour Marx, l’homme n’est pas vouĂ© au repos permanent, car il Ă©prouve sa libertĂ© dans le fait de surmonter des obstacles. Le droit Ă  la paresse selon Paul Lafargue Marx donne au travail un sens Ă©conomique et politique Sur le plan Ă©conomique, le travail crĂ©e la valeur. Karl Marx lui confĂšre en effet le rĂŽle principal dans le processus productif. En opposition Ă  la thĂ©orie Ă©conomique classique, qui distingue trois facteurs de production le capital, le travail, et le progrĂšs technique, il revient Ă  l’idĂ©e de la valeur-travail de David Ricardo, selon laquelle la valeur d’échange d’un bien correspond à la quantité de travail nécessaire à sa fabrication. Le capital et le progrĂšs technique ne sont en rĂ©alitĂ© que des moyens de dĂ©cupler la productivitĂ© du troisiĂšme facteur de production. Et pour cause, une machine ne crĂ©e pas de valeur en elle-mĂȘme, ce sont le travail humain incorporĂ© en elle et le travail humain nĂ©cessaire pour la faire fonctionner qui engendrent la richesse. Marx considĂšre ainsi qu’il est impropre d’évoquer la valeur du travail », puisque cette activitĂ© est, Ă  ses yeux, la source unique de la valeur. Dans le dĂ©tail, toutefois, son raisonnement concerne exclusivement les produits susceptibles d’échange ; il ne s’applique pas aux biens ou aux services qui, comme la production domestique » la cuisine, le mĂ©nage, etc. ou les biens collectifs, ne peuvent pas ĂȘtre vendus. À considĂ©rer deux objets du commerce, le travail fourni pour les produire est bien le seul paramĂštre qu’ils partagent. Marx affirme donc qu’ en tant que valeurs toutes les marchandises ne sont que du travail humain cristallisĂ© » Le Capital. Par consĂ©quent, la valeur d’échange d’une marchandise se mesure en temps de travail humain. La fable des abeilles de Mandeville Sur le plan politique, le travail est un instrument d’aliĂ©nation. AprĂšs l’avoir analysĂ© dans l’absolu, puis sous le prisme de la thĂ©orie Ă©conomique, Karl Marx en rĂ©vĂšle la fonction dans le cadre de la sociĂ©tĂ© capitaliste. Le travail y est l’institution qui permet aux dĂ©tenteurs des moyens de production – les entrepreneurs – d’exploiter ceux qui en sont privĂ©s – les salariĂ©s. L’aliĂ©nation passe tout d’abord par le contrat de travail. Contrairement Ă  l’équilibre imaginĂ© dans la thĂ©orie du marchĂ© libre, le rapport de force entre le patron et l’ouvrier est dissymĂ©trique dans la rĂ©alitĂ© Ă©conomique l’un a aux lĂšvres le sourire des gens importants et brĂ»le d’ardeur affairiste, dĂ©crit Marx, l’autre est craintif, rĂ©tif comme quelqu’un qui a portĂ© sa propre peau au marchĂ©, et qui, maintenant, n’a plus rien Ă  attendre
 que le tannage » Le Capital. L’aliĂ©nation s’approfondit ensuite dans la rĂ©partition de la richesse. Les capitalistes dĂ©possĂšdent les prolĂ©taires de la valeur créée par leur travail grĂące au concept du profit, qui correspond chez Marx au surtravail » ou plus-value », c’est-à-dire la différence entre ce que produit l’ouvrier et ce qui lui est rétrocĂ©dĂ© par l’entreprise. Ils cherchent à accaparer un surtravail maximum, ne laissant au salariĂ© que le minimum nécessaire à la reproduction de la force de travail. Or, ce faisant, ils prĂ©parent paradoxalement leur perte, selon Marx, car plus ils accumulent de profit, plus ils achètent des machines et moins ils sont Ă  mĂȘme d’exploiter les travailleurs. Les bullshit jobs selon David Graeber
Letravail nous rend-il plus humain ? (TES, PondichĂ©ry, 2010) Doit-on avoir peur de la technique ? (TES, AmĂ©rique du Nord, 2007) Tout travail a-t-il un sens ? (TES, Afrique, 2007) Que gagnons-nous Ă  travailler ? (TE, 2007) Qu’attendons-nous de la technique ? (TES, 2005) Tout travail est-il pĂ©nible ? (TS, PolynĂ©sie, 2015) La technique doit-elle permettre de dĂ©passer les limites de l
Ce texte est issue d’une intervention de Patrice Bride Ă  un colloque organisĂ© en mars 2018 par la Mission ouvriĂšre. Il prĂ©sente la dĂ©marche de la coopĂ©rative le travail qu’il s’agit de dire, la mĂ©thode choisie pour l’entendre et le mettre en textes, ce que nous en entendons au travers de nos rĂ©cits, et enfin nos motivations Ă  le faire dire. Notre coopĂ©rative Dire Le Travail a pour objet de mettre le travail en mots, en discussion, en textes. Mais quel est ce travail que nous prĂ©tendons dire ? Le terme doit ĂȘtre explicitĂ© il est polysĂ©mique, et chargĂ© de reprĂ©sentations et de valeurs. Il est connotĂ© parfois trĂšs positivement, dans le registre de la passion ou de la crĂ©ation, parfois trĂšs nĂ©gativement, du cĂŽtĂ© de la souffrance ou de l’aliĂ©nation. Quel est ce travail que nous prĂ©tendons dire ? Soulignons d’abord notre souci de distinguer le travail de l’emploi. Un emploi dĂ©signe une occupation bornĂ©e dans le temps on embauche Ă  8 h le matin, on quitte son poste Ă  17 h le soir, et le reste du temps est autre chose des loisirs, du repos, de la vie privĂ©e, de la vie sociale. On recherche un emploi Ă  l’issue de la scolaritĂ©, aprĂšs l’insouciance de l’enfance, jusqu’à l’ñge fatidique de la retraite, pour profiter enfin d’une vie sereine et paisible. L’emploi dĂ©signe une activitĂ© rĂ©munĂ©rĂ©e, contractualisĂ©e. Le travail qu’il s’agit de dire » pour nous est Ă  entendre dans un sens beaucoup plus large ce que l’on fait dans la vie », pour reprendre le titre de notre livre. C’est le travail qui occupe l’esprit parfois dĂšs le rĂ©veil, et encore souvent bien aprĂšs ĂȘtre rentrĂ© chez soi. C’est le travail dont on rĂȘve dĂšs l’enfance, ou encore le travail auquel on peut enfin se consacrer pendant sa retraite, quitte Ă  ce qu’il soit bĂ©nĂ©vole. C’est le travail au sens de tout ce que l’on fait, bien au-delĂ  de ce qu’on est censĂ© faire Ă  son poste, de ce qui est prĂ©vu dans le contrat avec l’employeur. Dans une expression ordinaire, on dit parfois que l’on travaille pour gagner sa vie ». Certes, au sens prosaĂŻque pour obtenir un revenu, alimenter son compte en banque. Mais on dit aussi ne pas perdre sa vie Ă  la gagner ». Il y a bien autre chose Ă  gagner et Ă  perdre au travail qu’un revenu. Le travail peut rendre la vie plus riche. Il peut mĂȘme donner un sens Ă  son existence, parce que l’on est fier de ce que l’on fait, parce que l’on se rend utile Ă  d’autres. C’est, dans une premiĂšre entrĂ©e, ce travail que nous ambitionnons de faire dire Ă  nos interlocuteurs. Et ce n’est pas une lubie les personnes que nous rencontrons ont beaucoup de choses Ă  nous dire dans ce registre. Elles acceptent avec bonne volontĂ©, parfois mĂȘme soulagement, d’évoquer ce qui les porte dans le travail un engagement personnel, une recherche d’accomplissement au travers d’une activitĂ©, l’envie et le besoin d’ĂȘtre utile aux autres. Ainsi, j’ai rencontrĂ© pour un entretien deux conducteurs de TGV. Tous les deux font le mĂȘme mĂ©tier, ont Ă  peu prĂšs la mĂȘme expĂ©rience de la conduite, et sont mĂȘme fonctionnellement interchangeables si l’un est empĂȘchĂ© de prendre son poste, il faut que l’autre puisse le remplacer au pied levĂ©, d’une façon transparente pour leurs collĂšgues comme pour les passagers. Je prenais donc le risque qu’ils me racontent la mĂȘme histoire. Mais ce sont bien deux personnes diffĂ©rentes que j’ai interviewĂ©es, qui ont certes les mĂȘmes tĂąches Ă  effectuer, mais qui en fait ne font pas la mĂȘme chose dans leur vie ». Ces deux conducteurs n’ont pas les mĂȘmes prĂ©occupations, les mĂȘmes prioritĂ©s, les mĂȘmes satisfactions Ă  leur travail. Il ne s’agit bien sĂ»r pas de les opposer ou de donner raison Ă  l’un ou Ă  l’autre, mais de prendre la mesure de la diversitĂ© des rapports singuliers que chacun entretient avec le travail. Il y a donc bien de quoi constituer des rĂ©cits. Mais si nous nous intĂ©ressons tant au travail, ce n’est pas seulement pour saisir dans nos textes ces engagements subjectifs. On travaille pour soi, sur soi, mais on travaille aussi pour les autres, avec les autres. Le travail est aussi une activitĂ© sociale. Un travail inutile est insupportable ainsi d’un vigile de nuit dans un immeuble de bureaux sous alarme, qui sait qu’il n’est lĂ  que parce que sa prĂ©sence est requise par le contrat d’assurance. Il n’avait rien Ă  faire, et il n’en pouvait plus de ne rien faire. Si travailler donne une existence sociale, c’est par la contribution que l’on apporte Ă  une Ɠuvre commune, au fonctionnement du monde. C’est bien pour cela que nos rĂ©cits peuvent toucher le lecteur ce sont des rencontres, avec des personnes que l’on cĂŽtoie dans la sociĂ©tĂ©, mais aussi des personnes qui agissent sur nous parce qu’elles conduisent les trains, parce qu’elles nous protĂšgent, nous soignent, nous alimentent, nous cultivent. Comment nous y prenons-nous pour faire dire ce travail ? Le projet initial de la coopĂ©rative Ă©tait d’ouvrir un espace d’expression, mais plutĂŽt dans l’idĂ©e de laisser la plume aux travailleurs. Nous avions la conviction, gĂ©nĂ©reuse, mais peut-ĂȘtre un peu naĂŻve, que, dans notre sociĂ©tĂ© fortement scolarisĂ©e, l’immense majoritĂ© des travailleurs maitrisent suffisamment l’écrit pour ĂȘtre en mesure de dire leur travail, pourvu qu’on le leur propose, pourvu qu’on les accompagne dans la dĂ©marche. Pas si simple
 Un entretien prĂ©alable, pour ĂȘtre dĂ©gagĂ© de la charge du passage Ă  l’écrit, a montrĂ© tout son intĂ©rĂȘt en Ă©voquant d’abord ce qu’il y a Ă  dire, pour rĂ©flĂ©chir ensuite Ă  la meilleure maniĂšre de le mettre par Ă©crit. Et puis, chemin faisant, nouvelle dĂ©couverte un entretien sur le travail ne consiste pas Ă  communiquer Ă  son interlocuteur quelque chose qui serait dĂ©jĂ  prĂ©sent Ă  l’esprit, dont il y aurait juste Ă  rendre compte en le mettant en mots. L’entretien est une interaction entre celui qui s’exprime et celui qui l’amĂšne Ă  s’exprimer, orientĂ©e vers un projet commun, en l’occurrence prĂ©parer une publication. Une belle analogie conduire un entretien, puis le mettre en rĂ©cit, c’est comme prendre une photographie. La personne photographiĂ©e accepte de se montrer, choisit ce qu’elle veut montrer d’elle, quitte Ă  dĂ©couvrir que ce qu’elle montre n’est pas ce qu’elle croyait. Le photographe ne se contente pas de capter un morceau de rĂ©el, parce qu’il a son regard, ses choix esthĂ©tiques. Il met de lui dans la photographie autant que son sujet. Deux photographes ne feront pas le mĂȘme portrait d’une personne. Au final, c’est bien sĂ»r la personne photographiĂ©e qui a droit de regard sur la publication de l’image ; mais il a fallu le travail du photographe pour que le portrait attire l’attention du spectateur, l’interpelle, lui parle. De la mĂȘme maniĂšre, deux collecteurs de notre coopĂ©rative ne conduiront pas le mĂȘme entretien, ne produiront pas le mĂȘme rĂ©cit. Dans notre mĂ©thodologie, c’est bien sĂ»r celui qui a racontĂ© son travail qui a le dernier mot sur le texte. Mais le travail du rĂ©dacteur est indispensable pour mettre en valeur ce qu’il a fait dire de l’activitĂ© de son interlocuteur, le porter aux lecteurs qui en sont les destinataires. Que nous disent nos interlocuteurs ? Trois idĂ©es fortes ressortent de ces rĂ©cits. Tout d’abord le constat qu’aucun travailleur ne peut se contenter de faire ce qu’on attend de lui. Chacun dĂ©borde nĂ©cessairement le cadre prescrit par son poste, parce qu’il y a toujours de l’inattendu dans l’activitĂ©, parce qu’on ne peut jamais rĂ©duire l’action sur la rĂ©alitĂ© Ă  des procĂ©dures Ă  appliquer. Ainsi ce dermatologue dont le mĂ©tier est Ă  priori bien circonscrit ses patients attendent de lui qu’il soigne leurs problĂšmes de peau. Mais lui nous a dit mesurer trĂšs bien que les symptĂŽmes qu’on lui dĂ©crit, qu’il observe, signalent des troubles internes complexes et dĂ©licats, que ne suffira pas Ă  traiter la pommade. Mais il nous a dit aussi ne pas ĂȘtre psychologue, ni assistant social, n’avoir ni les compĂ©tences ni les ressources pour intervenir sur les causes du malaise qui se manifeste par un herpĂšs, un eczĂ©ma ou un psoriasis. Il doit se contenter de faire ce qu’il sait faire, dĂ©livrer l’ordonnance attendue. Mais il sait aussi que pour bien faire son travail, il doit, devrait en faire un peu plus. Ça l’embarrasse, et c’est cet embarras-lĂ  qui constitue le dĂ©fi de chaque rendez-vous, qui l’occupe, et dont il nous fait part fortement dans son rĂ©cit. Autre exemple un jeune brancardier en hĂŽpital, chargĂ© de transporter les personnes de leur chambre vers le bloc opĂ©ratoire, et retour. Mes premiĂšres questions Ă©taient techniques comment fait-on pour dĂ©placer dĂ©licatement une personne du lit sur le brancard, opĂ©ration indispensable, mais risquĂ©e ? Comment fait-on pour manipuler les personnes sans aggraver leur Ă©tat ? Mais ces aspects du mĂ©tier ne l’intĂ©ressaient pas beaucoup, parce qu’il les maitrisait, parce qu’il effectuait les bons gestes sans avoir besoin d’y rĂ©flĂ©chir. Ce qu’il avait envie de me raconter lui appartenait en propre. Il s’était fixĂ© un dĂ©fi personnel Ă  chaque nouveau malade faire en sorte que celui qu’il prend en charge dans un certain Ă©tat de crispation, inquiet de la perspective d’ĂȘtre livrĂ© au bistouri, pĂ©nĂštre dans le bloc opĂ©ratoire cinq minutes plus tard avec le sourire. Durant les quelques minutes qu’il allait passer en compagnie du malade, tandis qu’il poussait le lit roulant dans les couloirs, il allait puiser dans son rĂ©pertoire de plaisanteries, de propos de circonstance ou d’anecdotes, en fonction de l’ñge de la personne, de son Ă©tat, pour la distraire de ses prĂ©occupations, et obtenir le sourire recherchĂ©. Personne ne lui demandait cela, cette tĂąche ne figurait pas dans sa fiche de poste, on ne le payait pas pour ça. Mais pour lui, c’était une dimension essentielle de son travail. DeuxiĂšme constat les personnes qui nous parlent de leur travail sont prises de façon considĂ©rable dans la relation aux autres. On ne fait jamais un travail seulement technique, seul dans son coin. Les autres sont lĂ , sinon physiquement, du moins dans la tĂȘte. Je pense au texte d’un manageur qui travaille en open space, sous le regard de ses collĂšgues et subordonnĂ©s, mais aussi avec les messages qui tombent, les rĂ©unions Ă  assurer, Ă  prĂ©parer puis Ă  dĂ©brieffer, les relations Ă  entretenir avec les prestataires, la hiĂ©rarchie, les clients. Et les journĂ©es passent Ă  toute vitesse Ă  se dĂ©pĂȘtrer de tout cela. La relation aux autres est souvent stimulante, au meilleur de la coopĂ©ration ainsi pour l’équipe du canot de sauvetage en mer au cours d’une intervention pĂ©rilleuse. Elle est parfois perturbante, quand le ton dĂ©rape. Elle est problĂ©matique lorsqu’on en est saturĂ©, tout autant lorsqu’on en manque. Autre rĂ©cit celui d’une personne travaillant sur une aire de repos d’autoroute. Lui aussi voit passer Ă©normĂ©ment de monde, et son texte dĂ©crit les vagues successives de clients tout au fil de la journĂ©e. Mais la plupart ne le voient pas, ne le considĂšrent pas, parce qu’ils sont occupĂ©s Ă  autre chose, parce qu’il est rendu anonyme par l’uniforme, invisible dans le dĂ©cor standardisĂ©, parce que, si on a affaire Ă  lui, ce n’est que pour rĂ©gler son sandwich ou son plein d’essence. AprĂšs avoir dĂ©couvert ce rĂ©cit, beaucoup de lecteurs nous affirment ne plus rentrer dans une aire de repos sans regarder et dire bonjour aux personnes qui sont lĂ , qui travaillent Ă  leur service
 TroisiĂšme idĂ©e les travailleurs que nous rencontrons sont trĂšs soucieux du monde qui les environne. Ils ont bien conscience qu’au-delĂ  de leur mĂ©tier prĂ©cis, au-delĂ  de la prĂ©occupation de gagner de quoi subvenir Ă  leurs besoins, leur activitĂ© professionnelle leur fait porter une certaine responsabilitĂ© sociale. Une dame qui ne fait que cueillir des pommes dans les vergers toute la journĂ©e, des pommes et encore des pommes, dit son souci de la qualitĂ© des fruits, en les manipulant avec prĂ©caution d’une part, mais aussi en s’inquiĂ©tant de l’utilisation excessive de produits chimiques par le propriĂ©taire. C’est une constante chez tous les travailleurs du monde agricole que nous rencontrons ils ont conscience que leur travail est au service de l’alimentation de tous. Chacun se dĂ©brouille comme il peut de ces affaires de pesticides, d’engrais, de prĂ©servation des sols. Chacun a sa rĂ©ponse propre, pense faire au mieux. Aucun n’est indiffĂ©rent au fait qu’il s’agit au final, avec cette expression forte, de nourrir le monde ». À quoi bon dire le travail ? Pour terminer, je voudrais dire quelques mots des finalitĂ©s de notre dĂ©marche. Et ce, Ă  partir de deux citations. L’une d’un sociologue français de l’aprĂšs-guerre, Georges Friedmann L’homme est toujours plus grand que sa tĂąche. » On n’est jamais seulement infirmiĂšre, policier, secrĂ©taire, mĂ©canicien. On a besoin de se comporter comme un ĂȘtre humain Ă  part entiĂšre, sans se laisser rĂ©duire Ă  une fonction. Sur le plan politique, il nous semble aller de soi, en tout cas depuis qu’existe le suffrage universel, que n’importe quel citoyen est compĂ©tent pour dĂ©terminer les orientations politiques de la sociĂ©tĂ© dans laquelle il vit. Quelles que soient ses compĂ©tences, son niveau d’éducation, sa culture, son niveau d’information, son bulletin de vote vaut celui d’un autre. Dire le travail, c’est considĂ©rer que l’activitĂ© de chacun dĂ©passe le seul accomplissement d’une tĂąche, contribue au fonctionnement du monde, et donc donne voix au chapitre pour dĂ©cider de toutes les questions de la vie commune. Nous voulons contribuer Ă  ce que cette conception de la citoyennetĂ© franchisse les portes des institutions qui organisent le travail. L’autre citation se trouve dans l’évangile de Matthieu L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Je me permets une reformulation un peu plus laĂŻque l’ĂȘtre humain au travail ne cherche pas seulement des satisfactions matĂ©rielles ; il est toujours portĂ© par autre chose, de l’ordre du symbolique. Pour le dire de façon dramatique on ne se suicide pas au travail Ă  cause d’une baisse de salaire ou d’une augmentation de son temps de travail. Des personnes en viennent Ă  cette extrĂ©mitĂ©, comme le montre l’actualitĂ©, mais ce n’est jamais pour des questions matĂ©rielles. C’est souvent pour des mots, des paroles qui blessent, voire qui tuent lorsqu’elles portent sur la question essentielle de la reconnaissance de l’individu dans un collectif. L’activitĂ© de travail relie de façon trĂšs forte les sujets les uns aux autres et au monde, et c’est cela qui mĂ©rite d’ĂȘtre dit. En parlant de son travail, on parle de son humanitĂ©, de sa place dans le vivant, de ce qui nous transcende. Patrice Bride, coopĂ©rative Dire Le Travail
VVg5.
  • rh3h6ebee3.pages.dev/480
  • rh3h6ebee3.pages.dev/255
  • rh3h6ebee3.pages.dev/55
  • rh3h6ebee3.pages.dev/581
  • rh3h6ebee3.pages.dev/392
  • rh3h6ebee3.pages.dev/722
  • rh3h6ebee3.pages.dev/769
  • rh3h6ebee3.pages.dev/782
  • rh3h6ebee3.pages.dev/87
  • rh3h6ebee3.pages.dev/942
  • rh3h6ebee3.pages.dev/206
  • rh3h6ebee3.pages.dev/515
  • rh3h6ebee3.pages.dev/987
  • rh3h6ebee3.pages.dev/662
  • rh3h6ebee3.pages.dev/760
  • le travail nous rend il plus humain