Leurs chants rĂ©sonnent dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine Ă VĂ©zelay. PriĂšres saisissantes. Depuis 1993, les moniales et moines des FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem sont au service de la basilique messes, catĂ©chĂšse. On leur a aussi confiĂ© une mission dâaccueil, des pĂšlerins notamment YR du 22 juillet. Plus bas, plus isolĂ©, la Cordelle accueille les frĂšres franciscains depuis 1217. Câest le premier lieu dâimplantation dâune communautĂ© franciscaine en France, Ă lâinitiative du frĂšre Pacifique, envoyĂ© par saint François dâAssise. La chapelle du XIIe siĂšcle, fondĂ©e par les BĂ©nĂ©dictins, attire les touristes. Cinq frĂšres franciscains, sept moines et onze moniales de JĂ©rusalem vivent Ă VĂ©zelay. RetirĂ©s dans un ermitage ou un monastĂšre, mais au cĆur de la vie du village, de la paroisse, des VĂ©zeliens. Les offices, les priĂšres, sont partagĂ©s avec les laĂŻques. Et tous travaillent ou sont engagĂ©s dans la paroisse. Ce nâest pas une fuite du monde » On vit une certaine solitude, une certaine priĂšre. On choisit la vie en cellule, une vraie vie monastique, mais ouverte sur le monde », dĂ©crit frĂšre GrĂ©goire, le prieur des FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem. Au sujet de sa vocation, il explique Câest une relation avec Dieu. Je pensais que cette dimension au Seigneur devait prendre plus de place dans ma vie. » On vit une certaine solitude, une certaine priĂšre. On choisit la vie en cellule, une vraie vie monastique, mais ouverte sur le monde » FrĂšre GrĂ©goire Prieur des FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem. Toute vocation est un mystĂšre. Mais ce nâest pas du tout une fuite du monde. On a une inclination qui nous attire ici. Pour moi, câĂ©tait la liturgie, la vie fraternelle, un bel Ă©quilibre de vie entre la priĂšre, la communion avec le monde, la vie en solitude et le travail, tĂ©moigne sĆur Jeanne, la prieure. On est frĂšres et sĆurs, on se partage la mission. On nâa pas choisi la facilitĂ©. On chemine ensemble, on dĂ©cide ensemble. Câest un beau dĂ©fi dans notre monde, et pour lâĂglise. » Moines et moniales des FraternitĂ©s monastiques de JĂ©rusalem prient ensemble, cĂ©lĂšbrent la messe ensemble, Ă la basilique de VĂ©zelay. Câest toujours un appel du Seigneur. Il y avait cette phrase qui me parlait beaucoup âVa, vends ce que tu possĂšdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trĂ©sor dans le ciel. Puis viens, et suis-moiâ, raconte Ă son tour frĂšre Florent, le gardien de la fraternitĂ© des Franciscains et aumĂŽnier au centre de dĂ©tention de Joux-la-Ville. Nous sommes des religieux. Nous centrons notre vie sur le christ. Avant tout, ici, câest un ermitage, donc un lieu de priĂšres. » Au service de lâautre Le frĂšre Jean-Baptiste â qui a aujourdâhui quittĂ© la Cordelle, mais y revient souvent â, a connu lâermitage de VĂ©zelay aprĂšs le bac, avant de reprendre ses Ă©tudes de thĂ©ologie. Jâai fait une retraite ici. Jây ai dĂ©couvert lâesprit de saint François la contemplation, la retraite, lâannonce. Les Franciscains sont des prĂ©dicateurs, des itinĂ©rants. Fils de marchand de draps, saint François a choisi la pauvretĂ©, puisque lâargent corrompt. Les frĂšres ne doivent rien possĂ©der et ils travaillent, au milieu des gens. On a changĂ© de sociĂ©tĂ©, mais ce qui reste vrai, câest la proximitĂ© avec les gens et une attention particuliĂšre pour les marginaux, les exclus. » MĂ©lanie Marois
Untemps de discernement. De fait, croyants ou non, nous avons tous besoin de transcendance, dâĂȘtre en contact avec quelque chose de plus grand que nous pour mieux nous retrouver. Ă Saint
Vous qui avez soutenu en 2013 une thĂšse sur la transmission des savoirs dans les monastĂšres tai lue du Laos, pourriez-vous nous expliquer la place du bouddhisme dans la RĂ©publique dĂ©mocratique populaire du Laos ? 1 Front lao pour la construction nationale, Les religions en RDP Lao, Vientiane, dĂ©partement des Reli ... Selon le DĂ©partement des affaires religieuses du Front lao pour la construction nationale FLCN, le Laos est un pays qui compte officiellement 67 % de bouddhistes1 dans un pays dâenviron 7 millions dâhabitants. Dans les groupes de langue tai comme les Lao, les ThaĂŻs de ThaĂŻlande, les Tai Lue, les Yuan du nord de la ThaĂŻlande, les Tai Khuen de lâest du Myanmar, tout jeune homme est censĂ© se faire ordonner » au cours de sa vie pour une pĂ©riode dĂ©terminĂ©e. On distingue les novices des bonzes pali. bhikkhu ; lao. khuba. Il existe deux rites dâentrĂ©e en religion. Le premier est appelĂ© pabbajjÄ lao. banphasa. Il correspond Ă lâadmission Ă la vie monastique en tant que novice. Le second rite nommĂ© upasampadÄ acceptation permet Ă lâindividu ĂągĂ© dâau moins vingt ans dâĂȘtre admis en tant que bonze. Le jeune garçon qui a Ă©tĂ© admis en tant que novice devra suivre dix rĂšgles tandis que lâindividu qui a Ă©tĂ© ordonnĂ© en tant que bonze suivra dĂ©sormais deux cent vingt-sept rĂšgles. Pour nos lecteurs qui ne sont pas familiers de ce pays, pouvez-vous expliciter la place du monastĂšre dans la sociĂ©tĂ© laotienne actuelle ? DâaprĂšs les statistiques fournies par le Front lao pour la construction nationale pour lâannĂ©e 2008, le Laos comptait un total de 20 608 moines et novices dispersĂ©s dans 4 860 monastĂšres. Les pĂŽles bouddhiques les plus importants sont les villes possĂ©dant des Ă©coles de monastĂšre. AppelĂ©s en lao honghian phasong Ă©coles de la communautĂ© monacale, les centres dâĂ©tudes bouddhiques du Laos sont les Ă©coles, collĂšges, lycĂ©es et universitĂ©s qui dispensent des enseignements bouddhiques et sĂ©culaires aux novices et aux moines. Ces Ă©tablissements sont sous la responsabilitĂ© du ministĂšre de lâĂducation. Les premiĂšres Ă©coles de monastĂšres apparaissent au dĂ©but du xxe siĂšcle. Lâadministration française au Laos voulait sâappuyer officiellement sur les monastĂšres de villages existants pour dĂ©velopper un enseignement de base. Puisque chaque village lao possĂ©dait son monastĂšre oĂč tous les enfants Ă©taient censĂ©s y faire un stage, lâadministration voulait profiter de cette occasion pour instaurer lâenseignement primaire. Le financement des bĂątiments du monastĂšre provient des villageois tandis que les enseignants reçoivent un salaire du ministĂšre de lâĂducation. Les novices continuent dâĂȘtre nourris par la population locale. Leur matĂ©riel scolaire est gĂ©nĂ©ralement pris en charge par les donateurs ou bien achetĂ© par eux-mĂȘmes grĂące aux dons reçus lors des cĂ©rĂ©monies. Ă cĂŽtĂ© de ces monastĂšres reconnus officiellement comme centres dâĂ©tude par le ministĂšre, il existe de nombreux monastĂšres de villages ou de forĂȘt. Les activitĂ©s au sein des monastĂšres de villages sont similaires Ă celles des honghian phasong puisque les novices partagent leur temps entre lâĂ©tude dans un Ă©tablissement scolaire et les activitĂ©s quotidiennes du monastĂšre dont lâapprentissage des textes, les pratiques rituelles telles que la rĂ©citation dâhommage au Trois Joyaux, la quĂȘte prandiale, lâentretien du monastĂšre ou encore la mĂ©ditation. Les monastĂšres de forĂȘt sont des monastĂšres oĂč les moines et les novices sĂ©journent essentiellement pour pratiquer la mĂ©ditation. Ainsi, la prĂ©fecture de Vientiane comprenait 4 995 moines et novices au sein de 514 monastĂšres incluant tous types de monastĂšres, la province de Champassak avec 3 847 moines et novices dans 618 monastĂšres, la province de Savannakhet pourvue de 2 705 moines et novices hĂ©bergĂ©s dans 744 monastĂšres, la province de Luang Prabang avec 1 582 moines et novices pour 235 monastĂšres et enfin la province de Sayabouri accueillant 1 355 moines et novices dans 306 monastĂšres. Dans un rapport entre le nombre dâeffectifs et le nombre de monastĂšres par province, ce sont les provinces de Vientiane, Luang Prabang et Champassak qui comportent le plus de moines et novices par monastĂšre. Les deux universitĂ©s bouddhiques du pays, Vat Ongteu Ă Vientiane et lâuniversitĂ© de Champassak, respectent des quotas leur permettant dâaccueillir environ 200 moines par an. Carte 1 â Effectifs de moines et novices au Laos Au dĂ©but du siĂšcle, et jusque dans les annĂ©es 1950, lâinstitution monastique Ă©tait celle qui dispensait majoritairement lâapprentissage de lâĂ©criture et de la lecture uniquement aux jeunes garçons. Les filles en sont donc complĂštement exclues. Depuis quelques dĂ©cennies, lâĂ©cole est devenue progressivement lâinstitution Ă©ducative la plus frĂ©quentĂ©e au Laos. Selon les chiffres du ministĂšre de lâĂducation laotien, environ 784 000 Ă©lĂšves se rassemblaient sur les bancs de lâĂ©cole primaire en 2016 et on comptait un peu plus de 547 000 Ă©lĂšves dans le secondaire pour la mĂȘme annĂ©e. Les statistiques rassemblĂ©es par le Front lao pour la construction nationale, et prĂ©sentĂ©es ci-dessous, montrent clairement que le pourcentage des effectifs par rapport Ă la population laotienne dĂ©cline. AnnĂ©e Population Nombre de bonzes et de novices % par rapport Ă la population 2005 5 880 000 22 172 0,37 % 2008 6 205 000 20 608 0,33 % Si sa fonction Ă©ducatrice a fortement diminuĂ©, le monastĂšre continue dâassurer une fonction religieuse et sociale importante. Dans les activitĂ©s rituelles, que ce soit au sein du monastĂšre ou de la maison, lâoffrande pali. dÄna rĂ©git la relation entre les bonzes et les villageois. Les bonzes sont frĂ©quemment appelĂ©s pour venir accomplir un service religieux dans des maisons privĂ©es Ă lâoccasion dâune naissance, de la cĂ©lĂ©bration dâune nouvelle maison, pour permettre la guĂ©rison dâun malade, pour accomplir des rites pour le mort ou encore pour lâentrĂ©e dâun fils au monastĂšre ou tout simplement pour permettre lâobtention de mĂ©rites. Les laĂŻcs recherchent le mongkhun, câest-Ă -dire ce qui est de bon augure », propice », et ce par lâintermĂ©diaire des formules des bonzes. Le villageois croit au karma, câest-Ă -dire en la rĂ©tribution de ses actes pali. kamma. Il espĂšre acquĂ©rir des mĂ©rites pour ses proches vivants ou dĂ©funts et pour lui-mĂȘme par les offrandes quâil fait aux bonzes. En Ă©change de ces offrandes, il espĂšre Ă©galement Ă©loigner les calamitĂ©s et obtenir la santĂ©, la prospĂ©ritĂ©, le bonheur. Ainsi, la tĂąche principale du bonze est dâassurer les rites permettant aux villageois dâacquĂ©rir des mĂ©rites en rĂ©citant des formules. Pouvez-vous nous expliquer la place que les textes de lâenseignement du bouddhisme rĂ©servent aux filles et aux femmes ? Si de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le passage au monastĂšre est une marque de lâidentitĂ© masculine dans le village, lâidentitĂ© fĂ©minine est dĂ©finie autrement. Par exemple, la place du tissu dans la vie des femmes des villages tai lue est importante. Dans les villages Tai Lue de la Nam Bak province de Luang Prabang, tisser est une pratique exclusivement fĂ©minine. Toutes les mĂšres du village apprennent le tissage Ă leurs filles, le plus souvent vers lâĂąge de douze ans. La qualitĂ© dâune jeune fille est notamment estimĂ©e Ă la qualitĂ© de son tissage. Câest bien souvent durant les vacances scolaires quâelles leur montrent comment tisser des pha pu to drap de table, phahom couverture ou encore pha pu non drap de lit. Le statut de la femme, et plus particuliĂšrement celui de la mĂšre dans lâenseignement bouddhique au Laos, est hautement estimĂ©. La sociĂ©tĂ© lui accorde gĂ©nĂ©ralement la charge dâĂ©duquer lâenfant. Quant au pĂšre, il lui revient le devoir de subvenir aux besoins de la mĂšre et des enfants. La famille nombreuse avec plus de deux enfants demeure le modĂšle familial. Le nombre idĂ©al dâenfants par famille varie selon les groupes ethniques. Chez les Hmong, population montagnarde, il nâest pas rare de compter plus de quatre enfants dans un mĂȘme foyer. Chez les Lao, le nombre dâenfants par famille est gĂ©nĂ©ralement compris entre deux et quatre enfants. En majoritĂ©, les foyers lao comprennent les parents, grands-parents et les enfants. Dans la rĂ©gion de Vientiane, le nombre de personnes vivant dans le mĂȘme foyer est compris entre cinq et six. Dans les rĂ©gions fortement peuplĂ©es par des ethnies montagnardes, le nombre de personnes par maison est compris entre six et huit. On peut donc estimer Ă quatre le nombre dâenfants par famille dans ces rĂ©gions. Le pourcentage des enfants entre zĂ©ro et cinq ans est Ă©levĂ© dans les rĂ©gions les plus isolĂ©es et oĂč lâaccĂšs Ă la santĂ© et au planning familial est plus limitĂ©. Par ailleurs, le cĂ©libat demeure lâexception. DâaprĂšs le recensement de la population nationale et des mĂ©nages en 2005, on estime quâentre 75 % et 80 % des personnes ĂągĂ©es entre vingt-cinq et cinquante-neuf ans sont mariĂ©es. Vientiane connaĂźt lâun des taux de mariage le plus bas du Laos ce qui peut sâexpliquer entre autres par une Ă©volution des traditions. On constate par ailleurs un tout petit pourcentage de personnes divorcĂ©es dâ1,4 %. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale ou du moins en milieu rural, la femme sans enfant et la femme stĂ©rile ne sont pas bien considĂ©rĂ©es. Les enfants permettent notamment dâaider les parents aux champs ou de subvenir financiĂšrement Ă leurs besoins quand les parents deviennent trop ĂągĂ©s pour travailler. Une femme cĂ©libataire avec des enfants ou une femme divorcĂ©e est Ă©galement mal perçue par la sociĂ©tĂ© laotienne. Il est souvent difficile pour une femme avec des enfants de se remarier, car les enfants sont une charge supplĂ©mentaire que les hommes prĂ©fĂšrent Ă©viter. La population laotienne est trĂšs jeune puisque lâĂąge moyen Ă©tait de vingt et un ans en 2010. Les hommes ont tendance Ă chercher une jeune Ă©pouse. Une femme ĂągĂ©e de trente ans est dĂ©jĂ considĂ©rĂ©e comme ĂągĂ©e et elle trouvera plus difficilement un mari quâune jeune fille de vingt ans. Lâimportance accordĂ©e au cercle familial se vĂ©rifie dans le rapport Ă la religion. Les fillettes et les jeunes femmes frĂ©quentent rĂ©guliĂšrement le monastĂšre lors des cĂ©rĂ©monies au monastĂšre ou dans lâespace familial lorsque les moines sont conviĂ©s Ă cĂ©lĂ©brer un Ă©vĂ©nement tel que la construction dâune nouvelle maison. Lors dâune observation participante en 2006 dans la province de Vientiane, jâai pu constater que la prĂ©sence des femmes est gĂ©nĂ©ralement la plus importante lors de lâoffrande de nourriture aux moines le matin, une premiĂšre fois pendant la quĂȘte prandiale Ă lâaube puis, une seconde fois, un peu avant midi au monastĂšre. Câest essentiellement Ă ces occasions que les femmes reçoivent un enseignement. Lors de la cĂ©rĂ©monie de cĂ©lĂ©bration des nouveaux novices, ceux-ci lisent un texte appelĂ© anisong buat les avantages de lâordination oĂč ils remercient leurs parents en leur transfĂ©rant des mĂ©rites. Ce texte prend son origine dans un mythe racontant les mĂ©rites acquis par une mĂšre qui permit Ă son fils de devenir novice. Cette histoire aurait Ă©tĂ© racontĂ©e par le Bouddha lorsquâil vivait prĂšs de Savatthi en Inde. Un jeune homme, le prince Malinda, voulait se faire ordonner, mais ses parents ne respectaient pas les Trois Joyaux et suivaient de fausses croyances. Son pĂšre Ă©tait un chasseur et un homme cruel. Face aux refus de ses parents, il Ă©tait trĂšs triste. AprĂšs sept jours, sa mĂšre ne put supporter plus longtemps la tristesse de son fils et lâautorisa Ă ĂȘtre ordonnĂ©. Il fut immĂ©diatement heureux et demanda Ă sa mĂšre de le faire entrer dans la communautĂ© sous la direction dâun maĂźtre. Sa mĂšre continua ses tĂąches mĂ©nagĂšres. Un jour, alors quâelle cherchait du bois dans la forĂȘt, elle se sentit fatiguĂ©e et sâarrĂȘta pour se reposer. Elle eut envie de dormir. Câest alors que lui apparut un servant de Yama, le seigneur de lâenfer. Il lui demanda si elle avait produit des mĂ©rites dans le monde des hommes. Elle rĂ©pondit Non ». Alors, il lui annonça quâil lâemmĂšnerait en enfer. Quand elle vit les flammes de lâenfer, elle dit que la couleur Ă©tait belle comme la couleur de la robe de son fils. Le serviteur de Yama consulta les registres et trouva que la femme nâavait commis que des actions de dĂ©mĂ©rites en suivant de mauvaises vues. Il frappa trois fois sa bouche avec un morceau de bois et il lâemporta aux portes de lâenfer. Ă ce stade-lĂ , une fleur de lotus en or grosse comme la roue dâune charrette apparut. Elle protĂ©geait la mĂšre des flammes de lâenfer. ĂtonnĂ©, le serviteur de Yama la ramena dans le monde des humains et il lui dit quâil ne comprenait pas puisque les registres montraient quâelle avait commis des actes dĂ©mĂ©ritant. La femme lui dit quâelle nâavait pas observĂ© les prĂ©ceptes, mais quâelle avait fait ordonner son fils puis elle raconta cela Ă son fils. Il rĂ©alisa quâen prenant lâordination, il avait aidĂ© sa mĂšre. Ensuite, il pensa quâil deviendrait moine pour aider son pĂšre. AprĂšs avoir Ă©tĂ© ordonnĂ© bhikkhu, il suivit la Loi pali. Dhamma de maniĂšre stricte en Ă©tudiant les textes et en pratiquant la mĂ©ditation. Peu de temps aprĂšs, son pĂšre mourut et Ă cause de ses mauvaises actions, il devint un fantĂŽme. Il fit connaĂźtre son Ă©tat Ă son fils qui lui apporta de la compassion. AprĂšs avoir reçu les offrandes du matin, il transfĂ©ra des mĂ©rites Ă ses parents par la pratique du yat nam libation dâeau. En rĂ©sultat de ces actes, le pĂšre fut libĂ©rĂ© de son Ă©tat et il renaquit en tant quâĂȘtre cĂ©leste au paradis. Sa mĂšre atteignit aussi la mĂȘme place dans le paradis tÄvatimsa. Les mĂ©rites de leur fils leur assuraient dây vivre pour longtemps. Lors de la cĂ©rĂ©monie de promotion de Kuba Kham Ngoen, chef du clergĂ© de la province de BokĂ©o, au rang le plus Ă©levĂ© du clergĂ© ayatham, un enseignement fut donnĂ© par les moines aux villageois. Les valeurs de respect et dâamour filial furent au centre des enseignements. Lâamour envers la mĂšre fut davantage traitĂ©. Les moines demandĂšrent aux enfants laĂŻques de sâexcuser auprĂšs de leurs mĂšres pour les fautes quâils avaient pu commettre envers elles. Pour sâen excuser, ils offrirent des fleurs et lurent un texte rendant hommage Ă la mĂšre. Les enfants se prosternĂšrent devant leurs mĂšres, parfois le pĂšre, et ceux qui nâavaient pas de parents agirent de la mĂȘme façon devant dâautres parents. Les enfants et les mĂšres furent nombreux Ă pleurer, car dâaprĂšs un moine du monastĂšre, elles nâavaient jamais vu leurs enfants venir sâexcuser de la sorte. Aussi, la mĂ©ditation fut enseignĂ©e durant ces sept jours. Selon ce mĂȘme moine, elle permet dâapporter des solutions aux problĂšmes de la vie courante. Ă la fin de la semaine, chaque participant volontaire Ă©tait invitĂ© Ă venir exprimer publiquement ce quâil avait ressenti lors de cet exercice. Enfin, le respect de toute vie, quâelle soit humaine, animale ou vĂ©gĂ©tale, est au cĆur des enseignements reçus par les familles. Ainsi, de nombreuses plantes furent plantĂ©es ou arrosĂ©es dans le monastĂšre de Doi Daeng. Photos 1 et 2 â Lâenseignement donnĂ© aux laĂŻcs Photo 1 AprĂšs la lecture dâun texte par les enfants pour sâexcuser de leurs fautes, les enfants et les mĂšres, Ă©mus, se prirent dans les bras pour se consoler. On peut apercevoir Ă lâarriĂšre-plan dâautres mĂšres et enfants se consolant. Photo 2 Les collĂ©giennes se joignent Ă leur professeur pour arroser une plante. Lâacte est accompagnĂ© par une priĂšre du moine. ClichĂ©s Souvanxay Phetchanpheng Dans votre thĂšse, vous parlez du systĂšme de sĂ©miose, et vous Ă©voquez notamment lâĂ©chelle posturale-sexuelle de Hall dans cette analyse » p. 582. Pouvez-vous prĂ©senter cet exemple prĂ©cis ? La proxĂ©mique Ă©tudie la maniĂšre dont lâhomme structure inconsciemment le micro-espace, la distance entre les hommes dans les transactions quotidiennes. Hall 1963 a créé un systĂšme de notation du comportement proxĂ©mique composĂ© de huit Ă©chelles sensorielles parmi lesquelles jâai notamment retenu lâĂ©chelle posturale-sexuelle afin de noter le genre masculin ou fĂ©minin des individus en interaction et leurs positions debout, assise ou couchĂ©e. Dans une classe de collĂšge, jâavais observĂ© et filmĂ© un bonze qui enseignait la mĂ©ditation. Une sĂ©miose sociale, ou les signes indiquant une façon dâĂȘtre ensemble, est repĂ©rable par la distance instituĂ©e entre les Ă©lĂšves. La façon dâagir ensemble est marquĂ©e par une sĂ©paration entre certains Ă©lĂšves et entre les groupes dâĂ©lĂšves et le bonze en sa qualitĂ© de professeur. Le photogramme montre les distances entre les Ă©lĂšves dâune classe publique ; on constate quâune sĂ©paration est effectuĂ©e entre les garçons et les filles. Les deux colonnes du milieu sont occupĂ©es uniquement par des garçons tandis que dans la colonne de droite sont assises les filles. Les binĂŽmes groupes de deux filles sont par ailleurs distants de la mesure dâune largeur de table. Lâagencement matĂ©riel de la classe les tables et les bancs crĂ©e une distance personnelle entre chaque rangĂ©e. Câest ce que reprĂ©sente la flĂšche rouge dans un rapport frontal et les flĂšches bleues dans un rapport latĂ©ral. On peut donc supposer que les distances instituĂ©es par lâinstitution scolaire tendent Ă Ă©carter les Ă©lĂšves physiquement et socialement. Le moine se trouve Ă une distance sociale sur un mode proche par rapport aux Ă©lĂšves. Selon Hall, il sâagit par exemple dâune distance propre Ă une situation de travail. On constate que le moine se situe Ă une distance plus rapprochĂ©e du groupe de garçons, assis dans les deux colonnes du milieu, que du groupe de filles, toutes assises dans la rangĂ©e de droite. Le code monacal pali. vinaya interdit le contact ou le toucher entre les moines et les femmes. Peut-ĂȘtre la distance plus grande marquĂ©e entre le bonze et le groupe de filles traduit-elle cette rĂšgle intĂ©riorisĂ©e par le moine et les jeunes filles ? Mais quel peut ĂȘtre la consĂ©quence dâune telle distance interpersonnelle entre le moine et les Ă©lĂšves sur lâefficacitĂ© didactique dans cette situation dâenseignement ? Il est important de voir en quoi le moine organise au mieux dans le temps et dans lâespace lâĂ©tude par tous les Ă©lĂšves dâun contenu. Dans cet exemple, lâincidence de la distance interpersonnelle instituĂ©e par la rĂšgle monacale interdisant le contact homme/femme semble a priori nulle puisque le moine, par sa position de face, sa voix et ses gestes dĂ©monstratifs, indique Ă tous les Ă©lĂšves ce quâils doivent faire. Il me semble important de retenir de cette sĂ©miose que la sĂ©paration des genres est instituĂ©e dans la classe et que le comportement social des adolescents serait notamment appris ou bien maintenu Ă condition dâĂȘtre la rĂ©sultante dâun apprentissage prĂ©alable celui transmis par la famille et le groupe villageois refusant des distances intimes entre les hommes et les femmes dans des espaces publics. La sĂ©paration entre les hommes et les femmes est instituĂ©e et elle se renforce dans les lieux dâapprentissage comme la classe dâĂ©cole publique ou encore le monastĂšre oĂč les jeunes garçons apprennent notamment une sociabilitĂ© masculine. Photo 3 â Enseignement de la mĂ©ditation dans une classe de collĂšge Classe de collĂšge public Ă Mueang Tone Pheung. Les Ă©lĂšves sont initiĂ©s Ă la mĂ©ditation par le bonze Sengkeo ClichĂ© Souvanxay Phetchanpheng Cette distance instituĂ©e entre les hommes et les femmes et entre les femmes et les moines, ou les reprĂ©sentants du Bouddha, a Ă©tĂ© observĂ©e lors de la cĂ©rĂ©monie de Pha Vet. En septembre 2011, dans un village du district de Nambak province de Luang Prabang, de nombreux villageois sont venus faire acte dâoffrande au moine et aux novices. LâaumĂŽne eut lieu dans la cour du monastĂšre. La rĂ©partition des places dans lâespace montre une sĂ©paration entre les genres. On pourrait aller plus loin et montrer Ă lâaide de la proxĂ©mique que les catĂ©gories dâĂąges sont Ă©galement respectĂ©es selon les positions dans cet espace. Lâoffrande suit un ordre prĂ©cis dans lequel les hommes commencent Ă donner. Le moine et les novices font le tour du temple. Photos 4 et 5 â Offrande Sur ces photogrammes, on retrouve au premier plan une rangĂ©e dâhommes qui fait acte dâoffrande et en arriĂšre-plan une rangĂ©e de femmes attendant leur tour. ClichĂ©s Souvanxay Phetchanpheng Photos 6 et 7 â La place des hommes et des femmes lors de lâoffrande Une rangĂ©e de femmes met des dons dans les sĂ©biles des novices. Les deux novices sont accompagnĂ©s de deux jeunes garçons qui aident Ă dĂ©semplir les sĂ©biles des nombreux mets offerts. Ă la fin des donations, les moines rĂ©citent la formule sapi » aux fidĂšles. Ensemble, les hommes restent accroupis avec les mains jointes au front en signe dâacceptation du transfert de mĂ©rites et de respect envers le caractĂšre sacrĂ© des mots et des moines. ClichĂ©s Souvanxay Phetchanpheng Il existerait une double sociabilitĂ©, masculine et fĂ©minine, et une sĂ©paration instituĂ©e dans les rapports hommes/femmes au sein du monastĂšre. LâintĂ©rieur du vihan bĂątiment de culte est dĂ©coupĂ© en trois espaces. Les moines et les novices sont assis au plus prĂšs de lâautel. PrĂšs dâeux se trouvent assis les hommes ou les pĂšres de famille. Les femmes, dont des mĂšres de famille, les grand-mĂšres et les jeunes filles, occupent constamment les cĂŽtĂ©s de la salle mĂȘme lorsque les hommes sont moins nombreux. La prĂ©sence des moines et de deux hommes suffit Ă ce que les femmes conservent leurs positions habituelles dans lâespace du vihan. Les places et les rangs sont instituĂ©s, lâordre des choses et les relations hommes/femmes sont maintenus. Les jeunes garçons et les jeunes filles apprennent les codes de comportements avec autrui en intĂ©grant notamment les distances respectables entre hommes et femmes selon les situations sociales. Le Laos serait un des derniers pays dâAsie du Sud-Est Ă entamer sa transition dĂ©mographique et la moyenne dâĂąge de sa population est seulement de vingt-deux ans en 2015. Pouvez-vous nous dĂ©crire la maniĂšre dont les jeunes parents et leurs enfants en Ăąge dâĂȘtre scolarisĂ©s nĂ©gocient les modes dâapprentissages traditionnels avec leurs aspirations plus modernes ? Avec quelles instances les monastĂšres partagent-ils des fonctions ou entrent-ils en concurrence ? Cela gĂ©nĂšre-t-il des conflits ou des nĂ©gociations dans les relations familiales ? Lors dâune Ă©tude rĂ©alisĂ©e entre 2014 et 2015 dans trois rĂ©gions tai lue du Nord-Laos province de BokĂ©o, Luang Namtha et Luang Prabang, les parents interrogĂ©s favorisent gĂ©nĂ©ralement lâinstruction publique. La diminution progressive des effectifs de monastĂšres confirme cette tendance. Parmi ces familles, certains parents apprĂ©cient que leurs enfants suivent une double formation celle du monastĂšre et celle de lâĂ©cole publique. GĂ©nĂ©ralement, les garçons entrent au monastĂšre Ă la fin du cycle primaire, câest-Ă -dire vers lâĂąge de dix ans. Lâadmission Ă la vie monastique nâempĂȘche pas les novices de continuer leur scolaritĂ©. Jâai observĂ© que les familles tai lue opĂšrent des stratĂ©gies de formation en partie dĂ©terminĂ©es par les conditions socio-Ă©conomiques locales. ParallĂšlement au choix dâenvoyer leurs jeunes garçons au monastĂšre pour des raisons religieuse et culturelle apprendre le tham ou lâĂ©criture servant Ă composer les textes religieux ou profanes, devenir une personne mature, connaĂźtre les pratiques religieuses du village, etc., les parents font Ă©galement ce choix pour permettre Ă leurs enfants dâaccĂ©der plus facilement Ă des Ă©tudes secondaires complĂštes tout en espĂ©rant quâils saisissent des opportunitĂ©s professionnelles Ă la fin de leur scolaritĂ©. En plus des motivations religieuses, il semblerait que les parents opĂšrent des stratĂ©gies pour leurs enfants en termes dâentrĂ©e et de sortie du monastĂšre en fonction des conditions Ă©conomiques de leurs familles. Ce sont souvent les familles les plus pauvres et les plus touchĂ©es par les changements Ă©conomiques, qui font alors le choix dâenvoyer leurs enfants au monastĂšre. La comparaison entre les savoirs issus de lâinstitution publique et ceux de lâinstitution monacale permet de mieux percevoir lâattitude des familles par rapport Ă lâĂ©ducation de leurs enfants. Un chef de village dans la province de Luang Prabang rapportait AprĂšs avoir mangĂ© au monastĂšre, les novices vont Ă lâĂ©cole. Ils peuvent Ă©tudier lâĂ©conomie, lâinformatique, les mathĂ©matiques. Ils vont Ă©tudier cela. Le plus important, câest dâĂ©tudier Ă lâĂ©cole. Câest mieux. Au monastĂšre, on apprend Ă rĂ©citer les formules, Ă lire le tham. Il y a plusieurs niveaux de connaissance, dâintelligence, et on les apprend aussi Ă lâĂ©cole. » GĂ©nĂ©ralement, les familles estiment que ces deux systĂšmes dâĂ©ducation sont complĂ©mentaires. Cette idĂ©e se retrouve dans le discours de Kuba Kham Ngeun, le chef du clergĂ© bouddhiste de la province de BokĂ©o Un laĂŻc qui a fait des Ă©tudes de mĂ©decine et qui nâa jamais Ă©tĂ© ordonnĂ©, il ne sait pas quelle est la voie Ă suivre. Il pense Ă vouloir, Ă dĂ©sirer. Il veut prendre, mais il donne peu. Il ne veut pas aider les autres. Câest pourquoi on dit que quelquâun qui nâa pas Ă©tĂ© ordonnĂ© est dip cru, ce qui nâest pas mĂ»r. Câest comme un fruit vert quâon mange, câest acide et on a ensuite mal au ventre. Ce nâest pas seulement connaĂźtre beaucoup de choses et avoir trĂšs bien Ă©tudiĂ© qui donne le savoir. Si on connaĂźt le chemin de lâintĂ©rieur [celui appris dans un monastĂšre] et celui de lâextĂ©rieur [celui appris Ă lâextĂ©rieur du monastĂšre], câest parfait. » On remarque que lâattitude des familles Ă lâĂ©gard de lâĂ©ducation de leurs enfants est relativement proche de celle des familles lue de Chine. Selon Li et Moore 2014, les familles lue de Chine chercheraient un Ă©quilibre entre lâĂ©ducation monacale et lâinstruction publique chinoise, car ce compromis servirait leurs intĂ©rĂȘts, basĂ©s Ă la fois sur lâavenir professionnel de leurs enfants et sur la perpĂ©tuation des traditions. La jeune gĂ©nĂ©ration de moines et de novices dâaujourdâhui nâest plus seulement motivĂ©e par une vie exclusivement centrĂ©e sur la pratique religieuse, mais elle est Ă©galement attirĂ©e par les possibilitĂ©s de mobilitĂ© sociale quâoffre le rĂ©seau des monastĂšres. MĂȘme si elle reprĂ©sente un enseignement moderne » pour les familles, la scolarisation publique au sein du village ou du chef-lieu du district ne permet pas toujours Ă leurs enfants dâaccĂ©der Ă des professions diffĂ©rentes de celles des parents. En empruntant le rĂ©seau de monastĂšres, du village Ă la ville, nombre dâentre eux ont rĂ©ussi, contrairement Ă leurs aĂźnĂ©s, Ă poursuivre des Ă©tudes supĂ©rieures. LâĂ©ducation monastique et ses rĂ©seaux supra-villageois, leur a permis de poursuivre des longues Ă©tudes et dâexpĂ©rimenter une vie nouvelle en dehors de leur village dâorigine pendant plusieurs annĂ©es. LâaccĂšs Ă lâenseignement secondaire est trĂšs difficile pour une majoritĂ© de jeunes laotiens. Selon les chiffres de lâUNICEF, si le taux net de scolarisation de lâĂ©cole primaire pour les garçons et pour les filles en 2012 est respectivement de 98,2 et 96,4 %, le taux net de scolarisation Ă lâĂ©cole secondaire chute trĂšs vite Ă 44,7 % pour les garçons et Ă 44,6 % pour les filles. Le Laos consacre pourtant 12 % des dĂ©penses publiques Ă lâĂ©ducation 2011. Face aux difficultĂ©s dâaccĂšs Ă lâenseignement secondaire, quel rĂŽle les monastĂšres occupent-ils ? Groupe majoritaire au Laos, les Lao sont de moins en moins nombreux Ă entrer au monastĂšre pour se former, car ils prĂ©fĂšrent suivre un enseignement laĂŻque. Si cette tendance est vraie pour les Lao, on ne peut pas en dire autant pour des groupes minoritaires pratiquant le bouddhisme tels que les Tai Lue du Nord-Laos. La majoritĂ© des jeunes garçons des villages de lâethnie tai lue, reprĂ©sentant Ă peine 3 % de la population en 2005, continue, elle, Ă se faire ordonner, prĂ©fĂ©rant suivre Ă la fois une formation au sein du monastĂšre et Ă lâĂ©cole. Depuis 1999, le nombre croissant dâĂ©tablissements scolaires pour moines et novices montre la vitalitĂ© du systĂšme dâenseignement secondaire dispensĂ© par le monastĂšre. Les effectifs dans ces Ă©coles de monastĂšres ont augmentĂ© notamment au niveau du lycĂ©e et de lâuniversitĂ©. Ils sont passĂ©s ainsi de 1 199 Ă©lĂšves au lycĂ©e en 1999 Ă 2 178 Ă©lĂšves en 2004. En 1999, le nombre de moines suivant des Ă©tudes universitaires Ă©tait de 188 avant quâils ne passent Ă 247 Ă©tudiants en 2004. Mais câest au collĂšge que le nombre de moines et novices est le plus important puisquâon comptait un total de 12 333 Ă©lĂšves entre 1999 et 2004 contre seulement 2 083 Ă©lĂšves en primaire durant cette mĂȘme pĂ©riode. Ce fait est certainement corrĂ©lĂ© Ă lâinsuffisance de classes ou Ă lâabsence de collĂšges dans de nombreux villages. Ă Mueang Sing, district situĂ© au nord du Laos, la scolarisation au collĂšge atteint 60 % alors quâelle est de 95 % dans le primaire. La dĂ©scolarisation au niveau du secondaire est souvent due Ă des manques de moyens financiers des familles pour permettre la poursuite des Ă©tudes ou bien Ă des difficultĂ©s dâaccĂšs au collĂšge. Soit le collĂšge est trop Ă©loignĂ© et il nây a pas de dortoirs mis Ă la disposition des Ă©lĂšves, Ă la diffĂ©rence des collĂšges intĂ©grĂ©s aux monastĂšres, soit il ne comporte pas lâensemble des niveaux. Ce systĂšme dâenseignement par le monastĂšre profite bien aux jeunes garçons des villages, mais nullement aux jeunes filles puisque lâordination des femmes nâest pas permise. Contrairement Ă ce qui est observĂ©, par exemple dans les travaux de Nicola Schneider, sur les monastĂšres au Tibet, ou dans ceux dâEster Bianchi sur lâordination en Chine, il nâexiste pas de processus similaire au Laos.
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Dans le diocĂšse dâAngers, il existe diffĂ©rents lieux oĂč vous pourrez trouver un accueil spirituel adaptĂ© Ă vos attentes... Des propositions spirituelles retraites, sessions, journĂ©e, sĂ©jours, randonnĂ©e, ... sont aussi faites toutes lâannĂ©e. Elles sont Ă retrouver sur lâ Agenda des retraites et des lieux spirituels Centres et maisons dâaccueil Maison diocĂ©saine de BĂ©huard Le Bon Pasteur - Angers Abbayes et monastĂšres proposant un accueil spirituel MonastĂšre Notre-Dame de compassion - BĂ©nĂ©dictines de Sainte Bathilde Le Carmel dâAngers Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine - MonastĂšre cistercien Abbaye Notre-Dame des Gardes - MonastĂšre de cisterciennesCentres et maisons dâaccueilMaison diocĂ©saine de BĂ©huard Sur une Ăźle au milieu de la Loire, Ă 20 km au sud-ouest dâAngers, le sanctuaire de BĂ©huard est dĂ©diĂ© Ă la Vierge Marie. BĂąti sur un rocher volcanique, il fut construit au XVIe siĂšcle par le roi Louis XI, neveu du Roi RenĂ© dâAnjou. La maison diocĂ©saine de ce sanctuaire met Ă disposition des chambres, salles de rĂ©unions et lieux pour cĂ©lĂ©brer ou prier. Contact 02 41 72 21 15 Site Web chez Le Bon Pasteur - Angers La congrĂ©gation du Bon Pasteur propose un accueil via son hostellerie mais Ă©galement des retraites, formations, pĂšlerinages via son centre spirituel. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. La communautĂ© des contemplatives Notre Dame de CharitĂ© du Bon-Pasteur - La Garenne, 2 rue Ambroise ParĂ© Ă Angers, propose MĂ©ditation Shibashi exercices de mouvements mĂ©ditatifs le mercredi Ă 15h, la priĂ©re silencieuse le jeudi de 20h15 Ă 21h et une halte spirituelle et retraite pour une journĂ©e ou un week-end de priĂšres. Prendre contact par tĂ©lĂ©phone 09 53 89 86 25 du lundi au vendredi 9h Ă 10h30 - 14h Ă 17h ou par mail de CharitĂ© du Bon Pasteur - La Garenne ANGERS site internet Contemplatives de la Garenne Abbayes et monastĂšres proposant un accueil spirituelMonastĂšre Notre-Dame de compassion - BĂ©nĂ©dictines de Sainte Bathilde Les sĆurs proposent un accueil spirituel dans un cadre reposant et ressourçant. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Le Carmel dâAngers Le carmel dâAngers est un monastĂšre au cĆur de la ville, dans la doutre, quartier historique dâAngers. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Abbaye Notre-Dame de Bellefontaine - MonastĂšre cistercien Vous pouvez vous joindre Ă la vie de priĂšre des frĂšres cisterciens dans ce monastĂšre au cĆur des Mauges. Dans lâesprit cistercien, lâabbaye offre Ă chacun et Ă lâĂglise un espace de silence ou rĂ©sonne la Parole de Dieu, un lieu de paix et de priĂšre favorisant une authentique recherche de Dieu. Pour en savoir plus, visitez leur site internet. Abbaye Notre-Dame des Gardes - MonastĂšre de cisterciennes Les sĆurs des Gardes vous accueillent, individuellement ou en groupe pour des retraites. Pour en savoir plus, visitez leur site internet.
Dans la vie monastique, je peux vivre dĂ©pouillĂ©, je peux vivre dans une recherche de l'essentiel. L'Ă©coute, c'est la premiĂšre Ă©tape de l'obĂ©issance. Arriver Ă une Ă©coute du coeur profond : c'est un vrai dĂ©centrement de soi pour ĂȘtre soi-mĂȘme. Cela vaut la peine. Pour moi le premier acte d'obĂ©issance a Ă©tĂ© mon entrĂ©e au monastĂšre.
Avec la promulgation de la constitution apostolique Praedicate Evangelium», les structures de certains organismes du Vatican changent le nouveau dicastĂšre change son ancien nom de congrĂ©gation, dont nous avons prĂ©sentĂ© ces derniers mois lâhistoire, les objectifs et le bilan de sa mission». Alessandro De Carolis - CitĂ© du Vatican La vie consacrĂ©e dans l'Ăglise est une vĂ©ritable galaxie. Ordres anciens, instituts plus rĂ©cents, communautĂ©s fĂ©minines et masculines, tous unis par le fil rouge» de l'Ăvangile vĂ©cu sine glossa, Ă la lumiĂšre d'un charisme spĂ©cifique. La CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostolique a pour tĂąche de maintenir unis les fils de ce macrocosme bigarrĂ©, mĂȘme dans les aspects les plus dĂ©licats de la vie interne des instituts. Le cardinal JoĂŁo Braz de Aviz dirige le dicastĂšre depuis onze ans. La collaboration de l'archevĂȘque secrĂ©taire JosĂ© RodrĂguez Carballo et le travail d'une quarantaine de fonctionnaires, qui sont l'expression des diffĂ©rentes formes de vie consacrĂ©e, sont inestimables. Tous travaillent avec le soutien d'un budget de mission qui, selon les donnĂ©es officielles, s'Ă©levait en 2021 Ă 3 millions d'euros. Au micro de Vatican News, le Cardinal prĂ©sente lâactivitĂ© de la CongrĂ©gation. ChargĂ©e de promouvoir et de rĂ©glementer toutes les formes et expressions de la vie consacrĂ©e, la CongrĂ©gation prend le pouls de la situation de la vie consacrĂ©e dans le monde. Quel est son Ă©tat de santĂ© aujourd'hui, dans un contexte culturel de plus en plus sĂ©cularisĂ© et peu enclin Ă comprendre la valeur des choix intĂ©graux et dĂ©finitifs ? De notre observatoire, il ressort une grande et belle mosaĂŻque de la vie consacrĂ©e. Nous ne pouvons pas donner une Ă©valuation uniforme car les rĂ©alitĂ©s sont vraiment trĂšs diffĂ©rentes lâune de lâautre. S'il est vrai que dans certaines sociĂ©tĂ©s et cultures, la sĂ©cularisation semble amoindrir la signification d'une vie donnĂ©e pour toujours aux autres et au Seigneur, il est Ă©galement vrai qu'il existe des cultures et des sociĂ©tĂ©s dans lesquelles la valeur de la communion et son caractĂšre dĂ©finitif ont encore un poids significatif. C'est pourquoi il existe autant de nuances et quâelles augmentent en lien avec la mobilitĂ© des personnes consacrĂ©es d'un continent Ă l'autre. La vue d'ensemble renvoie de l'espĂ©rance et du partage car il y a beaucoup de personnes consacrĂ©es dans les diffĂ©rentes formes de vie consacrĂ©e qui vivent leur vie dans la joie. Dans l'ensemble, la vie consacrĂ©e est en bonne santĂ©. Nous avons dit et nous confirmons que le pontificat du Pape François, et la personne mĂȘme d'un Pape issu du monde religieux, a donnĂ© une impulsion vers une nouvelle prise de conscience et une ouverture, jusque dans les contextes sĂ©cularisĂ©s dans lesquels vivent de nombreuses personnes consacrĂ©es. C'est prĂ©cisĂ©ment dans plusieurs de ces contextes que la vie consacrĂ©e apparaĂźt comme une vĂ©ritable prophĂ©tie. L'entrĂ©e de la CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostoliques CIVCSVA Vous ĂȘtes responsable non seulement des ordres et des congrĂ©gations religieuses, mais aussi des instituts sĂ©culiers, des sociĂ©tĂ©s de vie apostolique, des communautĂ©s monastiques et des vierges consacrĂ©es. Quelle est la structure de la CongrĂ©gation et comment est organisĂ© le travail du personnel? Quels sont les coĂ»ts et dans quelle mesure rĂ©pondent-ils aux Ă©lĂ©ments du budget de mission» du dicastĂšre? Le dicastĂšre compte cinq bureaux entre lesquels est rĂ©parti le service quâil rend aux diffĂ©rentes formes de vie consacrĂ©e. Ăvidemment, Ă©tant donnĂ© le nombre beaucoup plus important de religieux par rapport aux autres formes, deux bureaux s'occupent exclusivement des religieux et des religieuses, l'un s'occupant de la gouvernance et l'autre de la discipline. Un autre bureau est spĂ©cifique Ă la vie contemplative des femmes, et un autre regroupe les autres formes les sociĂ©tĂ©s de vie apostolique, les instituts sĂ©culiers, l'ordo virginum, les instituts dits nouveaux pour lesquels nous n'avons pas encore de clartĂ© thĂ©ologique et juridique, et les ermites. Enfin, il existe un bureau qui s'occupe des questions gĂ©nĂ©rales qui touchent Ă la vie consacrĂ©e, mais pas celles des instituts individuels, pour lesquels le bureau assure la liaison avec les confĂ©rences des supĂ©rieurs majeurs et les confĂ©rences Ă©piscopales. Une quarantaine de fonctionnaires expriment l'universalitĂ© de la vie consacrĂ©e, tant par leur provenance d'origine que par leur vocation religieuse, institut sĂ©culier, ordo virginum. Chaque agent est affectĂ© Ă un bureau, mais il y a une large collaboration tant au niveau des thĂ©matiques, qui concernent souvent plus d'un bureau, qu'au niveau de la langue, car les traductions des documents que nous recevons ou envoyons sont faites par les agents eux-mĂȘmes et il est Ă©vident que chaque bureau ne peut pas avoir un agent par langue. Dans les bureaux de la CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostoliques CIVCSVA le budget de la mission? Tant qu'il a Ă©tĂ© possible de voyager, le cardinal prĂ©fet et l'archevĂȘque secrĂ©taire ont visitĂ© de nombreux pays pour porter la voix du Pape aussi prĂšs que possible aux hommes et femmes consacrĂ©s du monde. Nous sommes vraiment un dicastĂšre en sortie! Cela a Ă©videmment des coĂ»ts, et pas seulement Ă©conomiques. Depuis l'AnnĂ©e de la vie consacrĂ©e qui a dĂ©butĂ© fin novembre 2014, nous avons organisĂ© diffĂ©rentes confĂ©rences et des symposiums internationaux sur les questions qui interpellent la vie consacrĂ©e. Nous avons Ă©galement rĂ©alisĂ© plusieurs publications traduites dans les principales langues, et poursuivi la publication du magazine semestriel Sequela Christi. L'Ă©cole biennale de magistĂšre et de droit sur la vie consacrĂ©e, avec le concours de professeurs externes et internes au dicastĂšre, continue Ă offrir de nouveaux programmes. C'est l'offre Ă©ducative de notre Studium ou Ă©cole interdisciplinaire pour la formation au magistĂšre ecclĂ©sial et au droit canonique sur la vie consacrĂ©e dans l'Ăglise. Depuis deux ans, les cours sont Ă©galement proposĂ©s en anglais aux Ă©tudiants kenyans pendant l'Ă©tĂ©, tandis que depuis cette annĂ©e, nous sommes en modalitĂ© dĂ©localisĂ©e et avons offert la possibilitĂ© Ă une centaine d'Ă©tudiants vivant en Afrique de suivre les cours en anglais. Dans le bureau du prĂ©fet de la CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostoliques CIVCSVA En matiĂšre de gestion Ă©conomique, un thĂšme particulier sur lequel votre rĂ©flexion s'est concentrĂ©e ces derniĂšres annĂ©es est l'administration des biens des instituts religieux. Est-il possible de combiner charisme et argent ? Et quelles sont les indications et les lignes opĂ©rationnelles suggĂ©rĂ©es par la CongrĂ©gation aux communautĂ©s de personnes consacrĂ©es ? Il est non seulement possible mais nĂ©cessaire de combiner charisme et argent. C'est l'un des grands dĂ©fis de la vie consacrĂ©e aujourd'hui. Chaque charisme s'incarne dans une Ă©poque particuliĂšre et se manifeste par des choix, des actions, des Ćuvres, c'est pourquoi il est Ă©troitement liĂ© Ă la vie et donc Ă un discours Ă©conomique. Pour vivre et agir, il faut des moyens, y compris Ă©conomiques! Le dicastĂšre a mis l'accent sur le fait qu'il ne faut pas identifier le charisme avec les Ćuvres. S'il est vrai que le charisme se traduit par la vie et que la vie change, les Ćuvres peuvent aussi changer lorsqu'un institut ne sait pas comment s'adapter Ă ce changement, il risque de se concentrer uniquement sur l'aspect Ă©conomique, c'est-Ă -dire sur les fonds pour soutenir les Ćuvres. Nous avons vu que dans ces cas, afin de sauver les Ćuvres, de nombreux membres peuvent perdre leur vocation et mettre en danger le charisme lui-mĂȘme. L'Ă©conomie, comme le dit souvent le Pape François, doit servir et non gouverner. L'Ă©conomie doit ĂȘtre au service de la mission et du charisme. C'est pour cette raison que la dimension Ă©conomique doit faire partie du patrimoine de formation de chaque personne consacrĂ©e, religieux, religieuse, et pas seulement de l'Ă©conome une bonne comprĂ©hension du phĂ©nomĂšne Ă©conomique est nĂ©cessaire, mais aussi une formation qui donne des compĂ©tences. En ce qui concerne les Ćuvres, le dicastĂšre a toujours soulignĂ©, en premier lieu, la signification Ă©vangĂ©lique des Ćuvres, pour ensuite mettre en Ă©vidence leur durabilitĂ© charismatique, personnelle et Ă©conomique. C'est pourquoi, de plus en plus souvent, le dicastĂšre insiste sur la nĂ©cessitĂ© d'aborder cette question en Ă©tant conscient qu'il faut ĂȘtre prĂ©parĂ©, utiliser des outils et des personnes compĂ©tentes et ne pas faire une Ă©conomie artisanale». En 2018, notre dicastĂšre a publiĂ© le document L'Ă©conomie au service du charisme et de la mission dans lequel des orientations prĂ©cises sont donnĂ©es sur l'Ă©conomie et la vie consacrĂ©e. Dans les bureaux de la CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostoliques CIVCSVA Le rĂ©cent document Le don de la fidĂ©litĂ© et la joie de la persĂ©vĂ©rance a recueilli les fruits de la derniĂšre session plĂ©niĂšre du dicastĂšre, consacrĂ©e au problĂšme de l'abandon, que le Pape François lui-mĂȘme a dĂ©crit comme une hĂ©morragie qui affaiblit la vie consacrĂ©e et la vie mĂȘme de l'Ăglise». Quelle analyse est faite de ce phĂ©nomĂšne et quels sont les moyens proposĂ©s pour y faire face ? Le thĂšme dit des abandons est dans la rĂ©flexion du dicastĂšre depuis un certain temps le document citĂ© est le fruit d'une assemblĂ©e plĂ©niĂšre de janvier 2017. Depuis lors, nous avons examinĂ© le phĂ©nomĂšne dans son ensemble et constatĂ© que plusieurs raisons peuvent l'expliquer un manque de vocation non reconnu; un manque de formation, surtout au niveau affectif et communautaire; une profonde dĂ©connexion entre la formation initiale et la formation continue; une vie communautaire qui ne renforce pas l'appartenance mais qui tend Ă lâaffaiblir; un rĂ©el manque de foi et de spiritualitĂ© profonde; un service d'autoritĂ© non vĂ©cu de maniĂšre Ă©vangĂ©lique; l'incapacitĂ© d'accompagner et la mauvaise formation des formateurs ou la simple improvisation; une certaine sĂ©cularisation qui traverse certains instituts et communautĂ©s. Nous n'avons pas de recettes pour rĂ©soudre cette situation, mais nous avons indiquĂ© des pistes qui font rĂ©fĂ©rence Ă la centralitĂ© de la communautĂ© et par consĂ©quent Ă la nĂ©cessitĂ© de rester centrĂ© sur Dieu. D'autre part, nous pensons que le phĂ©nomĂšne des abandons appelle Ă une rĂ©vision en profondeur des parcours de formation et Ă un discernement vocationnel plus prĂ©cis. Ă partir de Vultum Dei quaerere, publiĂ© en 2016, la vie contemplative a Ă©tĂ© affectĂ©e ces derniĂšres annĂ©es par des changements importants, notamment au niveau normatif. Quelles sont ces exigences et en quoi consistent-elles ? La vie contemplative dans l'Ăglise s'est beaucoup dĂ©veloppĂ©e et a beaucoup Ă©voluĂ© au cours des soixante derniĂšres annĂ©es. Depuis Sponsa Christi, promulguĂ©e en 1950, jusqu'Ă aujourd'hui, la vie contemplative a subi et joui de nombreux changements et transformations. Ces changements de la vie, du monde et de l'Ăglise, avec le grand Ă©vĂ©nement du Concile Vatican II, ont produit des styles, des formes, des modalitĂ©s, des pratiques, ... que les normes actuelles de la vie contemplative n'enregistraient pas, ou qui devaient souvent ĂȘtre rĂ©glementĂ©es comme des exceptions». L'essentiel n'avait pas changĂ©, tandis que ce qui le pouvait avait subi des changements et des modifications. Cela a motivĂ© l'Ăglise, avec la Constitution apostolique Vultum Dei quaerere 2016 et son Instruction Cor Orans 2018, pour produire un mouvement normatif en vue de rĂ©guler les changements, bien consciente que la norme suit la vie. Ces documents sont Ă©galement une manifestation de la grande apprĂ©ciation de l'Ăglise pour la vie contemplative. Les changements les plus significatifs, pour rĂ©sumer briĂšvement, seraient premiĂšrement, l'importance des femmes consacrĂ©es dans l'Ăglise. Pour cette raison, la mĂšre fĂ©dĂ©rale a maintenant reçu l'autoritĂ© dâeffectuer une visite canonique, avec l'ordinaire, aux monastĂšres de sa fĂ©dĂ©ration. Dans le mĂȘme sens, le rĂŽle de la mĂšre abbesse ou prieure, qui est assimilĂ©e Ă une supĂ©rieure majeure comme les provinciales dans la vie apostolique, et donc avec l'autoritĂ© de rĂ©guler et d'accompagner certaines structures dans la vie des sĆurs dispense de clĂŽture, permission d'exclure une sĆur pour un an... est encore plus important. Un autre point important est qu'elles ne sont pas simplement appelĂ©es moniales cloĂźtrĂ©es, car ce n'est pas le cloĂźtre qui dĂ©termine et identifie cette forme de vie dans l'Ăglise dans son ensemble, mais elles sont appelĂ©es moniales contemplatives ou sĆurs contemplatives. L'identitĂ© de cette forme de vie Ă©vangĂ©lique dans l'Ăglise doit ĂȘtre vue dans sa totalitĂ© et dans les Ă©lĂ©ments essentiels qui la dĂ©finissent, et non pas simplement Ă partir du cloĂźtre, comme moyen de contemplation. Dans les archives de la CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostoliques CIVCSVA Les douze Ă©lĂ©ments indiquĂ©s dans la constitution apostolique Vdq reprĂ©sentent aujourd'hui l'objet de discernement et de rĂ©vision dispositive pour les sĆurs. Ce sont la formation, la priĂšre, la centralitĂ© de la Parole de Dieu, les sacrements, surtout l'Eucharistie et la pĂ©nitence, la vie fraternelle en communautĂ©, l'autonomie, la fĂ©dĂ©ration, la clĂŽture, le travail, le silence, les mĂ©dias, l'ascĂšse. La question de l'affiliation Ă un monastĂšre autonome est un autre changement significatif, lorsque l'autonomie de vie rĂ©elle est perdue, soit en raison d'une diminution du nombre de personnes, soit en raison d'une incapacitĂ© Ă ĂȘtre une communautĂ© formatrice. L'affiliation a lieu pour rĂ©former et revitaliser la vie d'un monastĂšre qui a perdu son autonomie, ou pour accompagner sa suppression. Dans la nouvelle lĂ©gislation, l'autonomie n'est pas comprise comme un isolement, mais dans un contexte de relations avec les autres monastĂšres de son propre ordre fĂ©dĂ©ration ou congrĂ©gation et avec la vie consacrĂ©e en gĂ©nĂ©ral, voire avec la vie de l'Ăglise particuliĂšre. Et pour favoriser cette vĂ©ritable autonomie, des conditions sont fixĂ©es, comme le nombre de moniales dans un monastĂšre, la capacitĂ© de gouvernement et de formation, tant permanente quâinitiale, ou par exemple la capacitĂ© de mener une vie liturgique qui continue Ă ĂȘtre un signe de service dans l'Ăglise et dans le monde. Et en mĂȘme temps, des indications sont donnĂ©es pour Ă©viter l'isolement d'un monastĂšre. Les communautĂ©s religieuses fĂ©minines, qui reprĂ©sentent plus des deux tiers du monde des personnes consacrĂ©es, demandent aujourd'hui considĂ©ration et dignitĂ©, reprĂ©sentant un dĂ©fi pour toute l'Ăglise. Quelles rĂ©ponses sont apportĂ©es par le dicastĂšre? Je crois que le changement mĂȘme du droit des contemplatives, auquel j'ai fait rĂ©fĂ©rence prĂ©cĂ©demment, est rĂ©vĂ©lateur de la rĂ©ponse du dicastĂšre Ă la considĂ©ration et Ă la dignitĂ© des femmes. Dans notre dicastĂšre, depuis quelque temps, nous avons des femmes Ă des postes importants sous-secrĂ©taire, chef de bureau, ce qui signifie, par exemple, qu'au congrĂšs, oĂč nous discutons de sujets sensibles et importants, les voix des femmes sont entendues au mĂȘme titre que celles des hommes. Il en va de mĂȘme pour les occasions oĂč le dicastĂšre doit confier des tĂąches spĂ©ciales assistants, commissaires Ă quelqu'un qui puisse accompagner une situation de crise. LĂ aussi, nous veillons Ă nommer une femme pour accompagner un institut fĂ©minin. Nous ne pourrons continuer sur cette voie que si les femmes elles-mĂȘmes sont les premiĂšres Ă prendre conscience de leur dignitĂ© et Ă maintenir une saine libertĂ© sans tomber dans l'attitude de clĂ©ricalisme que le Pape a trĂšs bien dĂ©crite. La chapelle de la CongrĂ©gation pour les Instituts de Vie ConsacrĂ©e et les SociĂ©tĂ©s de Vie Apostoliques CIVCSVA Le phĂ©nomĂšne dramatique des abus sexuels, comme celui des abus de pouvoir, a Ă©galement concernĂ© le monde des personnes consacrĂ©es. Comment la perception de cette rĂ©alitĂ© Ă©volue-t-elle dans l'Ăglise et quel rĂŽle la vie religieuse joue-t-elle dans ce parcours de purification et de renouvellement? Ce qui a Ă©tĂ© dit sur le rĂŽle des femmes s'applique Ă©galement Ă la question des abus sexuels, de pouvoir et spirituels le Pape François s'est engagĂ© sur un chemin qui ne permet pas de faire marche arriĂšre. Si auparavant nous avions une attention particuliĂšre pour aider et parfois protĂ©ger mais toujours avec l'intention d'aider la personne ou l'Eglise elle-mĂȘme ceux qui commettaient l'abus, aujourd'hui la voie est d'avoir une attention et un soin Ă la fois de ceux qui ont subi l'abus et de ceux qui l'ont commis. Ceci a mis l'Ăglise Ă se positionner de plus en plus face Ă cette situation dramatique non pas avec crainte mais avec un dĂ©sir de proximitĂ©, et c'est pourquoi elle n'a pas honte d'en parler et de reconnaĂźtre ces crimes. Bien sĂ»r, le chemin est long et c'est un chemin qui interpelle Ă©videmment la vie consacrĂ©e, tant masculine que fĂ©minine. La rĂ©ponse des religieux et religieuses a Ă©tĂ© de faire face ensemble aux problĂšmes. Cela a Ă©tĂ© une occasion de crĂ©er une communion entre les diffĂ©rentes institutions. Je fais rĂ©fĂ©rence au fait que, dans de nombreux pays, les confĂ©rences des supĂ©rieurs majeurs, souvent avec les confĂ©rences Ă©piscopales, ont Ă©laborĂ© des protocoles. La combinaison de ces situations avec les parcours de formation a constituĂ© une autre importante Ă©tape. De nombreux instituts ont en effet considĂ©rĂ© la situation au niveau formatif, tant en termes de prĂ©vention et d'accompagnement en cas d'abus, qu'en termes de formation des supĂ©rieurs appelĂ©s Ă gĂ©rer ces situations avec des mesures spĂ©cifiques. Pour nous, personnes consacrĂ©es, la question des abus, sexuels et de pouvoir, est une thĂ©matique Ă laquelle nous devons prĂȘter une grande attention. Pour cette raison, notre dicastĂšre dispose d'une commission ad hoc pour traiter de tels cas.
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faire entrer un religieux dans un monastĂšre